Règlement de comptes
(par Ellumyne)(Thème : En famille)
Une fois à la maison après être revenue d’une longue journée au lycée, Louise entendit du bruit dans sa chambre, et méfiante, elle s’y introduisit sur la pointe des pieds.
LOUISE
Hey Clarisse ! Qu’est-ce que tu viens faire dans ma chambre ? Je m’en fous que tu sois ma sœur, on s’était mises d’accord, tu n’as pas le droit de venir ici ! Tu as l’intention de faire quoi cette fois ? Me prendre mon pull en cachemire ? Ma nouvelle paire d’escarpins ? Mes boucles d’oreille peut-être ? Ce qui est à moi est à toi, c’est ça ? Eh bien non, j’en ai ma claque ! Si encore tu me les rendais en bon état… mais non, il faut toujours que tu détruises tout ! Oh pardon, j’ai omis de dire… Que tu détruises tout ce que tu réussis à ne pas perdre ! Tu te souviens de mon écharpe en laine ? Non ? Attends, je te rafraîchis la mémoire. Celle que maman m’avait offerte à Noël dernier, avec les pompons rouges, qui bizarrement ont disparu après avoir été mordus par le chien de ta meilleure amie ! Oui ? Ça te revient ? Pardon… ? Ce n’était pas ta faute… Tu te fous de moi ?
Attends, j’ai un autre exemple. Mon magnifique manteau que j’ai reçu de ta part, à mon anniversaire. Que tu as fini par me ravir pour une durée indéterminée, et que je n’ai jamais revu depuis… A croire que c’était fait exprès, d’ailleurs… Ne fais donc pas cette tête, sœurette ! Non ! Tais-toi ! Je sais ce que tu vas me dire ! Encore et toujours la même chose… Que je ne suis pas aussi belle que toi, que c’est du gâchis que je mette de tels vêtements, qu’ils te vont beaucoup mieux qu’à moi, etc, etc. Eh non petite sœur, moi au moins, je n’ai pas besoin de me peindre le visage à la truelle pour avoir le courage de sortir de chez moi ! Et non, je ne comprendrais jamais cette nécessité de te tondre les poils des bras pour au final les recouvrir d’un manteau en fourrure ! Autant entretenir sa vraie pilosité, tu ne crois pas ? Oui, je suis poilue des jambes ! Et alors ? Ça tient chaud dans mes bottes !
Je n’ai pas de leçon à recevoir de toi ! Et rends-moi ce pantalon, il ne t’a rien fait ! Comment ça il sera démodé à la saison prochaine ? Tu crois réellement que c’est une excuse valable pour que tu en fendes les coutures avec tes grosses fesses ? Quoi ? T’as toujours pas compris que le 38 était trop étroit pour toi ? Mais tu ne peux pas te retenir, hein ? C’est plus fort que toi ! J’en peux plus de tout ça ! Je vais établir de nouvelles règles. A partir d’aujourd’hui, pour chaque vêtement qui disparait de ma chambre, j’en vend un des tiens. Peut-être que comme ça, tu comprendras ce que ça fait… Maintenant, dehors ! Je ne veux plus te voir.
Clarisse sortit de la pièce, une moue dédaigneuse sur le visage. Cependant, la peur de perdre l’un de ses habits les plus précieux paraissait lui avoir servi de leçon.