Ă€ mon grand regret
(par Zandra-Chan)(Thème : Saint-Valentin)
Texte : À mon grand regret…
De : christine.jolivet@gmail.com
20/02/2022
Ă€ : antoine.roman@hotmail.fr
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Tu me connais depuis assez longtemps aujourd’hui pour savoir que je n’ai jamais été très douée pour exprimer mes sentiments. Que ce soit par les mots ou par les actes. Je vais aujourd’hui tenter de dire les choses clairement (ce que j’aurais dû faire bien plus tôt).
Déjà , je voudrais commencer par quelque chose qui me semblait évident, et que je n’ai pourtant jamais réussi à te dire en face – parce que mon cœur menaçait de sortir de ma poitrine à chaque fois que j’ai essayé, comme à beaucoup d’autres occasions.
Je t’aime. Je t’aime comme je n’ai jamais aimé personne.
(Ahah… même à l’écrit, je me retrouve avec les mains moites et la gorge sèche. Je suis désespérante, pas vrai ?)
Comme nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de parler avant ton départ, je voulais que tu le saches. Que je regrette infiniment de ne pas te l’avoir dit plus tôt, de ne pas te l’avoir dit tout court. J’aurais tant aimé avoir le courage de prononcer ces mots, à haute voix, avec assurance… puisque mes pensées n’ont pas réussi à t’atteindre.
Ensuite, je tiens à te remercier. Pour ta gentillesse, ta patience, tes sourires tendres, ta chaleur, ta compassion, de t’être inquiété pour moi, de m’avoir aidée, de m’avoir conseillée, d’être resté auprès de moi tout ce temps, et encore tant d’autres choses.
Pendant longtemps, j’ai cru que le bonheur, ce n’était pas pour moi. Plus encore après mon accident. Mais grâce à toi et surtout avec toi, pendant toute une année, j’ai pu le toucher du doigt, ce bonheur que je pensais si lointain. Tu as ce don, ce pouvoir de chasser mes problèmes, de repousser les démons qui me hantent nuit et jour. Avec toi à mes côtés, j’ai pu vivre. Vivre pleinement. Pour ça non plus, je ne pourrais jamais assez te remercier.
Enfin, je voudrais te demander pardon. Ce que tu avais prévu, ce que tu voulais construire avec moi, ce projet de vie que tu avais pour nous deux… Tu n’imagines pas combien de fois j’ai rêvé de t’avouer que je partageais tes envies.
La seule chose pour laquelle j’hésitais réellement, c’était d’avoir un enfant. Je t’ai déjà expliqué ce que j’ai connu dans mes différentes familles d’adoption… Je n’ai jamais vraiment eu de “bon modèle”. J’avais peur de ne pas savoir m’occuper correctement de l’être qui serait devenu, avec toi, le plus cher à mes yeux.
Au moins, la question ne se pose plus. Puisse ta prochaine partenaire être plus assurée que moi de ce côté-là . Plus assurée que moi tout court. Plus expressive, surtout.
J’ai bien conscience que ma paralysie faciale n’a pas dû aider, que c’était même un véritable handicap, que tu as dû prendre nombre de mes silences pour de l’indifférence à cause de ça… Si seulement j’avais pu te donner ne serait-ce qu’un vague aperçu de tout ce qu’il se passait en moi… je pense (j’espère) que tu aurais compris que ce n’était pas de l’indifférence, mais qu’à l’inverse, j’avais tant à te répondre que je n’arrivais pas à me décider, que je ne savais plus quoi te dire.
Je sais qu’il est “trop tard”, que nos chemins se sont déjà séparés, que ça ne changera rien… mais je tenais à ce que tu saches tout ça. Même si c’est pour la dernière fois, je voulais être transparente avec toi.
Tu as été mon plus grand amour, tu es maintenant mon plus grand regret.
Merci pour tout.
Je suis désolée.
Je te souhaite le meilleur.
Christine