Le contour de ces petits rien
(par Geologirl)(Thème : Saint-Valentin)(dernière modification : 21/02/2022)
A mon amour,
J'ai lu un jour que pour exprimer l'inexprimable, il faut jouer avec ses contours, ses limites. Car à force de vouloir dire les choses efficacement et directement, on tombe vite dans une ritournelle à l’identique. Alors comme pour dessiner un œuf avec un crayon bleu, je vais tenter de peindre ce que ressent pour toi des milles couleurs du soleil.
Tu m'a fait découvrir tellement d'allégories de joie, d'allégresse et de passion que c'est difficile d'en trouver une qui soit originale et qui nous ressemble. Car les textes que tu m'as fait découvrir font autant partie de notre relation que chacun des mots que nous avons prononcés l'un pour l'autre. Des mots que je garde en moi comme des trésors. Des trésors de patience, d'empathie et d'espoir.
Ce fameux soir, tu m’as dit quelque chose qui continue de faire chanter mon coeur, tu m’as dit que ce qui faisait toute la différence, ce qui faisait tout le sel, c’était les petits gestes. Tu ne m’as pas parlé des grandes déclarations et des preuves d’amours flamboyantes. Tu m’as parlé des regards jetés au loin depuis des mois, du contact automatique de nos doigts, des rotations d’épaules vers l’autre, des rythmiques délicieusement synchronisées de nos vies. Je n’ai pas su te répondre, muette de vérité que j’étais. Et tu te crois maladroit dans les arts de l’expression ?
Cette déclaration, bien que simple et triviale, était une véritable rupture dans ma façon de voir le couple, un vent délicat éloignant l’ennui, la destruction et le malheur de notre relation. Car elle replace l’instant en priorité, le mouvement en volupté et l’attention en vérité. Le présent en présent.
Il s’agit bien de cela au final : reporter son attention sur ce qui nous porte, émotionnellement. Sur ce qui nous touche. Et poser son attention sur quelqu’un qu’on aime, c’est s’autoriser à vibrer avec lui.
Alors je te remercie pour tes paroles bienveillantes et soutenantes. Je chérie ces petits rien qui, ensemble, construisent la forme de notre nous. Et je continuerais d’essuyer machinalement tes lunettes pleines de pluie. Parce que c’est aussi comme ça que je prends soin de toi. Simplement, délicatement, doucement, joyeusement.
De temps à autre, je hais la part de moi qui ne se sent pas digne de ton amour, qui hésite à te rejoindre bien que j’en meurt d’envie. C’est douloureux, mais j’écrase alors cette facette de ténèbre qui repousse notre couple et je pleurs d’extase lorsque je retrouve ton contact.. Mon cœur, mon corps et mon âme ne font alors qu’un, tendus vers le bonheur, délicatement détendus contre ta gentillesse.