Un malentendu
(par EcclĂ©ria)(Thème : Halloween)
— Bonjour Ă tous.
— Normalement on donne son nom en commençant ! s’exclama une voix anonyme.
— Euh oui… Euh … donc, hĂ©sita-t-il.
— Bonjour, vous vous appelez…
— … Samuel.
— …
— …
— Et ? demanda un inconnu.
— Bah en mĂŞme temps vous me perturbez avec vos règles ! s’écria Samuel. D’habitude je suis les miennes… Ou en Ă©tais-je … ? Ah oui. J’ai Ă©tĂ© invoquĂ© la semaine dernière Ă la suite d’un rituel qui a mal tournĂ©. C’était sur une plage, il y avait un feu de camp. J’ai Ă©tĂ© appelĂ© au beau milieu d’une chanson blasphĂ©mant notre bon roi. Difficile de rester calme, surtout que le passage entre les mondes n’est pas sans dĂ©sagrĂ©ments. Mais j’ai pris sur moi.
— Vous voulez prĂ©ciser ? interrogea un autre membre.
— Est-ce rĂ©ellement important ?
— On pourra aborder ce point plus tard, si vous n’êtes pas prĂŞt.
— D’accord. Donc j’arrive non sans problème dans ce monde. Je respire pour la première fois de l’air. C’est doux, frais, et très agrĂ©able. Ce qui Ă©tait moins sympathique, c’était le regard des gens. Je n’ai pas compris. Ils me regardaient fixement, les yeux Ă©carquillĂ©s. Beaucoup avaient la bouche grande ouverte. J’ai su qu’il y avait un problème. Cependant, comment trouver lequel en Ă©tant enfermĂ© dans un pentacle, sans pouvoir parler ?
— Vous ĂŞtes restĂ© coincĂ© longtemps ?
— Non, un nabot vert a rompu le cercle en brisant une partie de la croĂ»te de sel. Je n’ai Ă©videmment pas hĂ©sité ! Après ce traitement je voulais les remercier. Mais ça non plu ça ne s’est pas dĂ©roulĂ© correctement. Dès qu’ils ont vu que je pouvais bouger, tout le monde s’est mis Ă courir dans tous les sens ! J’était dĂ©contenancĂ©. Je me suis dit que le mieux c’était de faire avec et de m’adapter. Du coup j’ai suivi un groupe. Ça a durĂ© longtemps, jusqu’à ce qu’ils s’arrĂŞtent dans un cul de sac.
— Qu’avez-vous fait ?
— Bah je les ai Ă©treints, comme le veux la procĂ©dure que l’on nous a appris de notre cĂ´tĂ©. Mais ils n’ont pas eu l’air d’apprĂ©cier. Des gouttes d’eau ont commencĂ© Ă couler sur certains visages. Je n’avais jamais vu ça… Et puis ça Du coup je me suis dit que je devais passer au plan B.
— Et en quoi cela consiste ? demanda l’animateur.
— De leur parler.
— Attendez quoi ? Vous enfreignez la Haute Loi des Grandes Barrières ?
— A situation extrĂŞme, mesure extrĂŞme. Notre code est prĂ©vu pour pallier toute situation inattendue, expliqua Samuel.
— Passons lĂ -dessus, fit un autre spectateur. Comment ont-ils rĂ©agi ?
— Ils se sont tous Ă©croulĂ©s par terre. Une moitiĂ© les yeux ouverts, l’autre dans une position assez surprenante, les membres tordus.
— C’est pour cela que personne ne parle avec les humains en arrivant sur Terre. Ils sont fragiles et leur existence courte.
— J’ai l’impression que notre formation n’est pas au point, critiqua Samuel.
— Ou alors c’est vous qui n’avez pas saisi les fondamentaux. Ou votre vĂ©ritable nature.
Cette histoire fait partie d'un tout plus grand !