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![]() ![]() Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis ![]() Histoire d'horreur autour du feu
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Nico![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Le bal(par Nico)L’histoire que je vous raconte ce soir m’est arrivĂ© Ă un moment très lointain que certains d’entre vous n’aurons malheureusement jamais connu. Elle s’est produite Ă un moment dans l’histoire oĂą fumer Ă©tait bon pour la santĂ© et la guerre venait Ă peine de finir. Certains d’entre vous ayant un vocabulaire amĂ©ricain visualiseront mieux cette Ă©poque sous le nom des « fifties »! Bref, c’était un monde bien diffĂ©rent – et terrifiant pour certains – je vous l’accorde, mais tout de mĂŞme fantastique. Ă€ cette Ă©poque, j’avais la vingtaine et encore tous mes cheveux. Je surfais sur la vie Ă coup de voyages et de fin de semaines en forĂŞt. Cette histoire dĂ©marra justement lors d’un de mes pĂ©riples dans les bois. J’étais partit en week-end en compagnie de l’air fraiche, de la pĂŞche sur les lacs et la tranquillitĂ©. Dans l’espoir d’éviter de monter un camp sous la lune et dans les tĂ©nèbres (ce qui est fort dĂ©sagrĂ©able), je m’étais prĂ©parĂ© dès la matinĂ©e et Ă©tais parti dès lors que le soleil culminait. La journĂ©e Ă©tait chaude, le vent ; doux et frais comme ceux sur les cĂ´tes des plages tropicales. Mon sac sur le dos et ma tente sur l’épaule, je fourrai tout dans ma voiture avant de me mettre Ă son bord pour dĂ©coller vers l’aventure. Elle n’avançait pas particulièrement vite – comme le faisait les voitures de l’époque – si bien que je me retrouvai surpris par un retard monumental sur mon horaire. J’avais prĂ©vu, dans cette dite horaire, arriver au dĂ©panneur Bon-DĂ©sir vers quatorze heure pour faire le plein de mon moteur et le vide dans ma vessie ; ensuite, arriver pour dix-sept heure Ă l’orĂ©e du bois ; après, vers dix-huit heure, prĂ©parer le camp qui me servira de maison pour mon sĂ©jour Ă la merci de la nature ; et finalement, vers dix-neuf heure, me la couler douce devant un feu crĂ©pitant que je m’aurai allumĂ© pour dĂ©guster de dĂ©licieux chamallows sous les Ă©toiles. Cependant, contre mes espoirs, j’arrivai Ă quatorze heure au dĂ©panneur ce qui, comme vous le voyez, dĂ©cala complètement la chorĂ©graphie que j’avais concoctĂ©. J’arrivai Ă dix-huit heure devant le bois et je me retrouvai Ă monter un camp vers dix-neuf heure – sous le coucher de soleil. Ma surprise fut Ă©gale Ă ma colère lorsque le crĂ©puscule plongea les bois dans une noirceur sans pareil et que mes mains devinrent difficilement visibles. Une chance, lorsque la forĂŞt devint vraiment sombre, il ne restait plus que l’étape du feu Ă complĂ©ter. Il faut dire qu’à cette pĂ©riode de l’annĂ©e, la nuit ne tardait pas Ă venir avant mĂŞme que l’ambiance commence Ă devenir agrĂ©able. Je pris finalement la triste dĂ©cision d’envoyer mon feu dans le monde du rĂŞve en constatant la difficultĂ© que reprĂ©sentait de faire jaillir des flammes dans la noirceur. J’observai plutĂ´t quelques minutes la lune avant de m’engouffrer entre le nylon de ma tente pour dormir, bien plus tĂ´t que je ne l’aurais cru. Le silence rĂ©gnait dans la forĂŞt et chaque craquement de branches sonnait dans les alentours. Soudainement, un bruit – bien plus fort que tous ceux qui rĂ©sonnaient autour – retentit Ă quelques mètres de ma planque. Je me redressai pour scruter les environs, car Ă l’instant oĂą ce craquement s’était produit, je su qu’il Ă©tait diffĂ©rent des autres. Les bruits continus se rapprochaient jusqu’à stopper totalement. Dès lors que ce silence de mort revint, je tombai dans le piège que tombe tout explorateur victime de mystère : S’inventer de folles histoires d’horreurs au point d’en faire une obsession maladive. Ce silence, contrairement Ă ce qu’on pourrait le penser, faisait un son d’enfer dans ma tĂŞte. Je m’imaginai premièrement subir un attaque de loup. Ensuite, je m’imaginai tomber face Ă un dangereux tueur sanguinaire pour finalement croire qu’un vampire se tapissait dans l’ombre en attendant que je sorte. Sans savoir pourquoi, je me risquai Ă faire face Ă l’obscuritĂ©, guidĂ© par une curiositĂ© malsaine pour le danger. Dehors, un vent froid soufflait sur les branches d’épinettes et je plaçai mes mains contre mon corps pour me protĂ©ger de cette dĂ©sagrĂ©able sensation frigorifiant. Tout Ă coup, derrière moi, un son de pas suivis d’une main posĂ© sur son Ă©paule me glaça le sang bien plus que le froid ne l’avais fait juste avant. En un Ă©clair, je me retournai pour faire face Ă l’individu. C’était un homme âgĂ© d’une soixantaine d’annĂ©e tenant une lanterne Ă la main. « Mon ami, commença-t-il, avec un enthousiasme que je ne compris pas Ă l’époque. Pourquoi n’êtes-vous pas Ă la fĂŞte. — Ă€ la fĂŞte? RĂ©pondis-je, confus. — Ă€ la fĂŞte se tenant Ă la cabane un peu plus profondĂ©ment dans les bois. Venez-donc explorateur et amusez-vous comme s’il n’y avait pas de lendemain (c’était sa devise). » Je le dĂ©visageai en observant qu’il dansait sur lui-mĂŞme comme si une musique jouait dans son esprit. Je lançai un coup d’œil Ă mon camp dormant dans un cynisme monstre et accepta son offre. Au fond, il avait eu sur moi ce soir un pouvoir de persuasion que, mĂŞme aujourd’hui, je ne saurais expliquer. Nous marchâmes quelques minutes dans un silence prĂ©cĂ©dant la nuit la plus fantasmagorique de ma vie avant d’atteindre une cabane de bois aux lumières Ă©clatantes. Ă€ l’intĂ©rieur, on pouvait entendre une musique entrainante qui me fit, quelques secondes, adopter la mĂŞme posture dansante que celle de l’homme Ă ma droite. « Qu’attendez-vous? Me lança-t-il, foncez et rappelez-vous : Ce soir, il n’y a pas de lendemain! ». Sans tenir compte de cette phrase qui prit tout son sens par la suite, je m’enfonçai dans l’étrange demeure pour y dĂ©couvrir un spectacle Ă©blouissant. LĂ , devant moi, des dizaines de personnes, accoutrĂ©s de complets d’antan et ornĂ©s d’un sourire rayonnant valsaient devant un orchestre de violon. Mon nouvel ami me rejoignit quelques secondes après que j’eu mis les pieds Ă l’intĂ©rieur et, ensemble, nous passâmes la soirĂ©e entière Ă discuter de notre vie, de nos aventures et de notre famille. La musique me donnait sans cesse un frisson, comme si un courant d’air froid frottait toujours ma nuque. Quel spectacle! Pensais-je en observant les danseurs synchronisant parfaitement leurs jambes avec la musique. Lorsque la nuit fut vieille et les histoires terminĂ©s, moi et mon ami quittâmes la maison encore illuminĂ© par la danse, la musique et les lanternes Ă©clairant les arbres autour. Il me raccompagnât Ă ma tente en me souhaitant une bonne nuit et je pus enfin trouver le sommeil, bien content de ma soirĂ©e. Le lendemain, guidĂ© par la culpabilitĂ© d’avoir quittĂ© sans dire au revoir, je repris le mĂŞme chemin de la veille pour atteindre la vieille cabane. Cependant, face Ă moi, la demeure avait laissĂ© sa place Ă l’esquisse carbonisĂ©e de ce qu’elle Ă©tait la veille. FenĂŞtres fracassĂ©es, bois noircis par les flammes et toits percĂ©s formaient ce dĂ©cor dĂ©solĂ© qui s’ouvrait Ă moi. « Et s’il y a encore des blessĂ©s entre les buches! M’écrie-je. Je dois… Je dois trouver de l’aide! ». Courant de toute vitesse Ă m’en perforer les poumons, j’atteignit le commerce le plus proche pour lui expliquer ce que j’avais vu. « Je suis au courant mon ami, m’avait-il avouĂ© doucement comme si cet Ă©vĂ©nement le laissait de froid. Vous n’venez pas du coin? — Je n’ai pas le temps de papoter avec vous! M’exclamai-je sur un ton paniquĂ©. Des gens sont probablement morts Ă cette heure dans ce chalet. Et vous! Vous me demandez d’oĂą je viens! Vous n’avez pas honte? ». Aujourd’hui, avec du recul, peut-ĂŞtre aurais-je dĂ» l’écouter et lui rĂ©pondre ; j’aurais eu l’air moins fou lorsqu’il me conta son histoire. Je le regardai fixement quelques secondes et lui aussi, me sonda du regard avec interrogation comme on regarde un singe au zoo tournoyer seul dans son enclot. « Allllllo! M’étais-je emportĂ© en voyant qu’il n’allait – visiblement – pas me venir en aide si je ne le ramenais pas au monde des vivants. Appelez… je ne sais pas moi… Les pompiers… Ou les ambulances! — Je n’appellerai personne! S’écria-t-il tout haut. La cabane dont vous me racontez le triste destin… Elle a brulĂ© il y a quinze ans! ». En une seconde, je devins blĂŞme comme un drap (blĂŞme comme les vampires que l’on nous montre aujourd’hui Ă la tĂ©lĂ©). Sans dire un mot, je sortis du commerce en laissant le jeune caissier dans l’interrogation de ce que j’étais venu faire. Dans une quĂŞte acharnĂ©e de connaitre la sainte vĂ©ritĂ© de cette histoire, je parcourrai le village Ă toute vitesse comme si, par hasard, une illumination pourrait me permettre de relativiser d’un coup cette histoire. Au contraire, Ă la sortie d’un autre commerce, je tombai sur un homme, mon ami! Il se contenta de me saluer par un simple signe de tĂŞte que, moi, après toute cette aventure, ne compris pas. « Pourquoi le chalet d’hier n’est qu’un tas de vieux dĂ©bris aujourd’hui alors qu’il arborait fière allure la vieille? Lui lançais-je sur un ton autant interrogateur que paniquĂ©. — Au fond de vous-mĂŞme, vous le savez, lança-t-il sur un ton de sage (comme ceux que l’on voit dans les temple bouddhiste). Ce chalet a brulĂ© lors d’un bal il y quinze ans. Chaque annĂ©e, ce mĂŞme bal s’y tient avec les mĂŞmes invitĂ©s. La mort peut bien arrĂŞter les gens, mais pas la danse! — … (Je ne sus quoi rĂ©pondre Ă ce moment) — Vous m’avez l’air tendu et pâle mon enfant, rĂ©pondit-il. Venez avec moi, allons Ă ma cabane, je vous prĂ©parerai un bon thĂ©. Sans rĂ©ussir Ă savoir quoi dire, j’avançai au cĂ´tĂ© de mon nouvelle ami vers sa cabane. Au fond, il n’y avait pas beaucoup de choses Ă dire et la situation Ă©tait vite rĂ©sumĂ© : Hier, j’avais dansĂ© avec des fantĂ´mes! |