Je me suis juré que tu serais heureuse
(par Ilwyn*)(Thème : MĂ©lilĂ©mots 5)
"- Et ça, c’est quoi ? Dis-je en montrant du doigt un pot à la forme étrange sur la cheminée.
— Ça ? Oh… Grand-père s’approche de l’objet et le prend dĂ©licatement entre ses mains calleuses,
— Cela appartenait Ă ta grand-mère, elle les collectionnait. DĂ©clare-t-il en ouvrant la petite boĂ®te sur la table.
Je m’approche, intriguée, et me retrouve face à de magnifiques bijoux. Bouche bée, je parcours des yeux les détails finement ciselés, les chaînes, les perles et les diamants, aucun défaut ne m’apparaît. Je m’arrache à ma contemplation et me tourne vers grand-père, une larme coule sur sa joue et il sert dans son poing une bague sertie d’un minuscule diamant.
— C’était sa bague de mariage, me dit-il avec un sourire triste comme pour se justifier, elle Ă©tait si belle dans sa robe, ses cheveux voletant derrière elle… Je ne voyais qu’elle.
Je n’ose pas l’interrompre et m’enfonce dans mon fauteuil ;
Elle ne portait aucun bijou, seulement un simple collier de perles. Il avait une grande valeur pour elle, c’était moi qui le lui avait offert.
Il me regarde tristement et prend dans le pot un collier. Il le pose sur la petite nappe de dentelle et le pousse vers moi « C’est pour toi, ta grand-mère en aurait voulu ainsi. » Je le regarde ébahie « Merci ! » je réponds en souriant.
— Nous Ă©tions si heureux, je ne m’imaginais pas vivre sans elle. Son regard s’assombrit. Et puis, un jour, elle a tout bonnement disparu… PrivĂ© de celle que j’aimais le plus au monde, je ne savais que faire. Je suis parti Ă sa recherche pendant des mois ; je ne l’ai jamais retrouvĂ©e. Mais j’ai croisĂ© ton père, c’était un jeune garçon perdu, il s’est pris d’affection pour moi et j’ai dĂ©cidĂ© de l’adopter. Plus tard, il a rencontrĂ© ta mère, et, il me regarde fièrement, tu es arrivĂ©e. Je me suis jurĂ© que tu serais heureuse et j’espère bien tenir cette promesse."
Interdite, je le fixe sans comprendre, puis, ses paroles ayant fait leur chemin dans ma tĂŞte, je me jette dans ses bras et nous pleurons ensemble en silence.