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![]() ![]() Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis ![]() Père NoĂ«l et Lapin de Pâques
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Melakyn![]() Spectacles![]() ![]() ![]() — Alors, il était beau ce Noël, n’est-ce pas ? — Oh oui, magnifique ! Tu t’es surpassé ! — Ho, ho, ho, ne me complimente pas, tu sais que je vais prendre la grosse tête ! — Mais ce soir tu as bien le droit, non ? Allez, reprend du chocolat et admire ton œuvre ! Un grand rire caverneux traversa alors la pièce, alors que, les épaules secouées, la tête basculée en arrière, il tenta de saisir sa tasse. Il se renversa peut-être quelques gouttes de boisson brûlante sur sa barbe blanche et éclatante, mais du revers de la main, il l’essuya, et l’oublia sur le champ. A travers la lucarne ronde, entrouverte sur les vastes étendues de neige de la toundra sibérienne, on entendait le vent hurler, déchaîné ce soir. Mais, éclairé par les lueurs douces du soir, par les flammes vacillantes des bougies, il était bien au chaud, ici, à l’intérieur de sa hutte, couverture sur les épaules et chocolat entre les mains. — Attend, que je t’y mette un peu de sucre quand même ! Le lapin saisit, du bout de ses pattes griffues et soyeuses, la frêle cuillère de sucre et, sous le regard dubitatif de son ami, en versa en abondance dans sa boisson, laissant quelques brins de poudre tomber sur sa tenue rouge et propre du vieil homme. — Hm… Il fait quand même un peu mal à la tête, ce sucre… — Pour sûr ! Mais sans ça le chocolat aurait un goût affreux, crois-moi, ce serait du pur jus de chaussettes ! — Tu as raison ! Allez, trinquons mon ami ! Le son des tasses s’entrechoquant, ponctué des rires fous des deux compères, retentit contre les murs. — En plus, ce n’est pas n’importe quel sucre, mon vieux ! C’est un sucre qui vient de mes caves hongroises ! Celui-là même que j’utilise dans toutes mes recettes de chocolat ! Tu n’en bois pas tous les jours, n’est-ce pas ? — C’est vrai ! Ah lala, quel délice tout de même…. Mais alors qu’il portait à ses lèvres le liquide fumant, trois coups résonnèrent distinctement contre la porte. Il se figea alors, attendit, et trois coups encore. Le lapin se crispa sur son coussin de soie, reposa sa tasse silencieusement, et son poil brillant se dressa sur son dos. — Nicolas ? Nicolas ! Le vieil homme se redressa lentement, comme pour aller ouvrir, mais le lapin se rua devant lui, affolé. — N’ouvre pas ! Surtout pas ! Ils voudront me faire partir ! — Quoi ? — Je ne suis pas censé venir ici… — NICOLAS ! La porte s’ouvrit brusquement. En débarqua un petit bonhomme d’un mètre quatre-vingts, les oreilles pointues, et coiffé d’un ridicule petit chapeau vert à grelots. Le visage du vieillard, l’apercevant, s’illumina d’un large sourire. Il ouvrit grand les bras, laissa tomber sa tasse qui explosa au sol sans même sourciller, et s’écria. — Mon petit lutin ! Comme ça fait plaisir de te voir ! Il s’avança vers lui, mais il recula précipitamment, le nez assailli par l’odeur de crasse qui s’échappait du vieillard. Mais à ce geste, celui-ci paru soudain accablé, déçu, et ses bras retombèrent mollement le long de son corps. Il esquissa alors une grimace étrange, serrant ses dents et soulevant légèrement la lèvre d’un côté, et il marmonna : — J’t’avais dit de pas ouvrir. Il leva sa main à hauteur d’épaule, le lapin perché entre ses doigts bouffis, et d’une voix normale, il reprit. — Mais c’est mon grand ami, le chef de tous les petits lutins ! Pourquoi ne m’aime-t-il plus ? J’ai fait une bêtise ? Ledit lutin soupira bruyamment, attirant l’attention du père Noël, et croisa ses bras sur la poitrine, montrant d’un mouvement du menton l’accoutrement du vieil homme : sous sa barbe grisâtre, parsemée de tâches de graisses, ses vêtements rouges et blancs étaient déchirés, parcourus de poussière et de traces de poudre blanche. — Quel désastre… Tu t’es encore trompé de sucre, hein ? — Ah non ! C’est le sucre des caves hongroises de Lapin ! Il est sacré ! — Nan, nan. Maintenant, Nicolas, tu viens avec moi : tu vas faire un gros dodo et ça ira mieux après. Sur ces mots, Nicolas se précipita derrière son fauteuil, s’accroupissant jusqu’à ne laisser dépasser que son nez en patate, ses petits yeux vifs. Puis, juchant sur le haut du fauteuil le lapin, il coinça entre son pouce et son index sa tête et la fit bouger doucement. — Les laisse pas t’emporter, Nicolas, ils te veulent du mal ! Mais le lutin tapa du pied sur le sol et, enragé, beugla de l’autre côté de la porte. — Mission ratée ! Rameutez du renforts, c’est pire que ce que je pensais. Et, se retournant vers le vieux, il poursuivit. — Et bordel, Nicolas, lâche ce lapin crevé !
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