L'Académie de Lu





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(par Melakyn)
(Thème : MĂ©lilĂ©mots 1)



Dans un déclic bruyant, il arma son Colt 1945. Ce son lui rappelait, ironiquement, celui des couverts tintants du palais. Il pouffa doucement, imaginant déjà les aristos mâchonnant avec dédain leur brioche, s’écrier et s’effondrer dans leur pudding à l’idée d’une arme.

Ils avaient toujours fait comme si ça n’existait pas, hein ? Pour eux, et comme ils aimaient Ă  le faire croire Ă  la sociĂ©tĂ©, la violence n’existait pas. La violence, ce n’était que leurs ennemis imaginaires, leur Goldstein djihadiste et communiste tant chĂ©ri, et ses dĂ©boires en Australie lointaine, en contraste radical avec les idĂ©aux rĂ©pandus par les monarchiens. Alors, un instant, il imagina leurs faces rondes et grassouillettes livides, plongeant le pif en premier dans leurs assiettes.

Un temps, il avait laissé faire. Il connaissait le roi, ce gars au ventre débordant du pantalon, qui s’essoufflait en grimpant trois marche, braillait des ordres sur son caniche, mais finissait toujours par un coup de pied pour l’envoyer trois mètres plus loin. Mais si, au début, il avait une idée vague de justice et de liberté, les courtisans corrompus l’avaient vite fait tourné en bourrique, peut-être même drogué, qui sait, tant son comportement était changé, docile. Le sucre hongrois faisait des ravages sur le marché noir, ces derniers temps…

Puis, il y avait eu la goutte de trop. Un repas mondain, encore (ça il en avait l’habitude), servant sur des plateaux dorés des cuisses de kangourou bouillies dans des céréales orientales, le tout accompagné de vin péruvien. Et ce fut le pas de trop.

Il soupesa l’arme, doucement. Il savait que déjà, les circuits internes du palais étaient morts, ses camarades s’en étaient assurés. Et lui, d’un instant à l’autre, il remonterait, donnerai un coup dans la porte arrière du palais, et déambulerai sur les tapis de soie brodée jusqu’au roi et ses ministres.

La violence n’existait plus, pour eux, alors pas de gardes, d’armes, de surveillance, rien, rien de compliquĂ© Ă  surmonter pour un homme seul et son Colt 45. Il verrait, une dernière fois, toutes les fastes de cette sociĂ©tĂ©, de cette monarchie ridicule, mĂ©prisable. Et cette fois-ci, il n’avait pas le choix : il allait devoir la renverser.




























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