(par Kama)(Thème : MĂ©lilĂ©mots 1)
Le circuit brillait sous la lune-néon. Quelques coureurs étaient encore en train de s'exercer, mais tous les spectateurs avaient déjà disparu. L'enquêteur se tenait sur une balustrade qui surmontait ce qui de son perchoir semblait presque une rivière. Il ne comprenait toujours pas comment ces trucs fonctionnaient, mais on lui avait dit qu'il trouverait ce qu'il cherchait là -bas.
Soudain, un tintamarre résonna du circuit jusque dans ses os.
Tournant la tête avec un sourire, il vit arriver sa cible dans le camion bien reconnaissable. Sautant sur le circuit – ses prothèses pouvaient supporter – il se tint droit devant le monstre de métal, pointant son doigt dessus.
— En vigueur de l'arrĂŞtĂ© du 21 brumaire, je vous arrĂŞte pour trafic de cĂ©rĂ©ales !
Le camion s'était arrêté immédiatement – après tout, depuis l'invasion de kangourous de 34, les freins avaient été améliorés. Le pare-brise commença à se baisser, et l'enquêteur se rendit compte que c'était encore un pare-brise qu'on devait abaisser à la force du bras. Presque désorienté par la rusticité de sa cible, l'enquêteur se reprit juste à temps pour voir un homme à la peau du visage arrachée.
— L'arrĂŞtĂ© de quoi ? LibertĂ© radicale Sartrienne mon pote. Écarte-toi si tu veux pas te faire Ă©craser, je repars. Vous m'empĂŞcherez pas de manger mes chocapics.
— Radical mon cul, tu vas pas bouger d'un iota, petit con !
Le corps de l'enquêteur fut retrouvé lors de la course du lendemain. Apparemment, les coureurs étaient tellement concentrés sur leurs exercices qu'ils le piétinèrent à plusieurs reprises sans s'en rendre compte.