Le train avançait. Vite. 8000 km/h. Avec aucune accélération. Les passagers du train ne sentaient absolument pas son mouvement. Et dans la cabine B712, de la taille d'une maison, d'étranges négociations se tenaient. "

— J'ai verrouillé la porte. Personne ne sortira de la cabine."

Le gorille rejoignit son groupe. Son employeur n'avait pas envie de laisser la moindre chance à ses vis à vis. La répartition des gains de la campagne pour les secteurs nords devra se finir en sa faveur, ou ne pas avoir lieu. À ce propos.

"Patron, les dispositifs sont en place." Lui dit la femme chauve au code-barres tatoué à l'arrière de la tête. Cet assassin lui coûtait cher, mais faire conseillère et tueuse, très peu de gens en sont capables. Et ce qui est rare est cher.

"Parfait. C'est un dernier recours, mais connaissant les autres..."

+Vous êtes sûr de vouloir tenter ça+

On ne peut pas cacher quoi que ce soit aux prêtres psioniques. La technologie qui leur donnait ce pouvoir était parmi les plus convoitées.

"J'en suis sûr, oui. Votre stupide foi vous condamne à l'inaction, vous ne pouvez pas comprendre."

+Vous non plus+

"On peut tout comprendre." Les trois représentants du technoconglomérat. Impossibles à rater. Très énervants. Et ils n'avaient évidemment pas entendu les messages télépathiques, leurs consciences fortifiées contre ces influences. Encore une tech rare.

"Cette règle ne semble pas s'appliquer aux prêtres.

— Affirmatif."

Ils répondent en même temps, ces trois fous, pensa l'entrepreneur.

"Les représentants des états nous envoient vous avertir qu'il est temps pour nous de nous rassembler."

L'hégémonie et la confédération avaient évidemment envoyé leurs meilleurs vautours pour récupérer les restes des secteurs nords. Un représentant de la Neutralité était présent aussi, comme à l'accoutumée de ce peuple encore plus apathique et intrusif que les prêtres.

+J'ai entendu ça venez au lieu de discuter+

En haut des escaliers se trouvait la salle de réunion. Là, tous étaient rassemblés pour entamer les discussions qui s'annonçaient complexes.

L'hégémonien commença à parler.

"Nous autres officiers gouvernementaux nous sommes mis d'accord. Vous n'aurez pas de territoire. Nous nous partagerons tout entre états, et vous aurez des contrats d'exploita..."

Il ne finit pas sa phrase. Un trou noir s'ouvrit dans son crâne avant de disparaitre.

"Intentions clarifiées." Dit l'un des technobourgeois.

"Nos robots sont sur place. Nous tenons toute la zone. Vous ne nous imposerez rien."

"C'est d'une violence sans nom. Vous devriez..."

"Pour un état qui assiste à toutes les négociations, vous êtes vraiment pas pro, les neutres." dit l'entrepreneur.

"Répétez cela, je vous prie ?"

"Les techno font un meurtre dès qu'on dit quelque chose de stupide. Alors vous devriez vous taire."

— Vous serez radiés de nos listes diplomatiques.

— non. 74 ?"

L'assassin hocha la tête, et le nanovirus implanté dans le corps du négociant se déclencha.

+Vos méthodes sont barbares+

"Silence, prêtre, parlez avec la bouche.

— non, j'apprécie son mutisme." Dit un des cyborgs.

"Donc, nous, qui disposons de troupes sur place et des moyens d'éliminer vos représentants avons arrangé un rendez-vous en huis clos, et vous ne vous doutiez pas qu'on vous forcerait la main ?

— moi si. Eux non. C'est pour ça que je suis en vie."

Les confédérés étaient vraiment des requins.

"Et moi aussi, je n'apprécie pas vos méthodes. Mais le feu par le feu." Ajouta-t'elle.

Une fenêtre se désactiva, et un des technoriches fut éjecté par la dépressurisation. Le mur invisible se réactiva juste à temps. L'assassine s'était volatilisée.

"Nous sommes prudents, et avons éliminé les dangers potentiels."

Un coup de feu retentit, et la confédérée s'écroula.

"Et les négociateurs stagiaires.

— c'est d'une logique sans faille.

— comme toujours."

+J'en ai assez vu.+

Un des ferrailleurs s'écroula, et en réponse, les technomages abattirent le prêtre.

"Nous sommes attristés du décès de vos associés. En compensation, nous vous offrons un 50/50 sur le territoire, en échange d'une donation de toutes vos ressources.

— non. Bras ?"

Le gorille sortit un couteau mais se mit à vieillir spontanément.

"Bel essai. Reconsidérez vous votre décision ?

— toujours pas."

L'entrepreneur s'empara du couteau, et le planta dans le technicien-mage, qui ne s'y attendait visiblement pas.

"Boom." Dit le défunt, avant d'envelopper son meurtrier dans les flammes.