Humour scatologique dès le réveil
(par Korokoro)(Thème : Problème Ă la station)
Journal de bord du capitaine génial n°133 : Humour scatologique dès le réveil
C’était un matin comme les autres dans la petite cabine de l’ISS : the Interplanetary Space Station. C’était d’ailleurs une véritable honte qu’on n’ait pas réussi à augmenter la taille des station alors que ça fait quand même plus de 200 ans qu’on peut aller dans l’espace ! Mais bon, je dit graisse. C’était donc un matin comme les autres : Anrye, mon coéquipier humain, vérifiait que les machines fonctionnaient bien ; Blarg, mon coéquipier extraterrestre, qui, étrangement, a un nom plus facile à orthographier que Henry Anrye, et que je ne décrirait pas, non pas parce qu’il fait tellement peur que j’évite de le regarder, et que donc j’ai oublié à quoi il ressemble, mais pour conserver son anonymat, préparait la prochaine expérience, qui consistait à étudier la croissance du gazon en apesanteur (oui, vraiment) ; et moi, chef de ce minuscule rafiot spatial, qui regardait tout ce beau monde bosser en sirotant du café tiède (bah ouais, c’est la crise ma bonne dame).
Et cela était resté un matin comme les autres jusqu’au moment où une odeur infâme me parvint et chatouilla mes délicates narines de ses gros doigts puants. Plus énervé que surpris, je m’était dirigé vers l’origine de l’âcre senteur et avait découvert, stupéfait, un objet qui flottait là . Cet objet, aux formes et proportions inédites, à la couleur brune telle la peau bronzée, qui devait être aussi souple au touché ; se déplaçant comme un liquide, et pourtant, étant suffisamment ferme pour conserver son apparence originelle dans cette apesanteur dans laquelle il flottait gracieusement, faisant des va et viens dans la cabine ; je parle, bien évidemment, d’un magnifique petit caca. Luisant dans la lumière tamisée, en tourbillon, comme dans les dessins animés : une merde parfaite. Mais je dit vague.
Alors que j’était perdu dans ma contemplation, mes coéquipiers arrivèrent, et firent leur propres commentaires :
— C’est une merde, Ă©nonça Anrye.
— Blargh, rĂ©pondit Blarg du tac au tac.
— Oh, ça va, hein !
— Bluurg.
— Bonne question. Cap’tain, c’est Ă vous, cette merde ?
— Non, rĂ©pondis-je simplement. C’est pas Ă toi, Blarg ?
— Bluoourg.
— Alors ça doit ĂŞtre Ă Anrye, dĂ©duisis-je.
— Ah non ! Je fais ça dehors, pas au milieu du salon ! Nan, je suis sĂ»r que c’est Ă Blarg !
— Blaourguh ! , s’énerva ce dernier. Balargeh !?
— Comment ça un alibi ? C’est une scène de crime maintenant ?!
Je décidât alors de m’interposer.
— Tu sais bien que Blarg est notre expert lĂ©gal, Anrye. S’il dĂ©crète que c’est un crime, c’en est un, conclue-je en commençant Ă entourer la zone de ruban adhĂ©sif jaune. Je serait ici en tant que parti neutre pour cette enquĂŞte, Blarg ne pouvant s’en charger puisque c’est un suspect.
— Blorg, approuva l’intĂ©ressĂ©.
— Il y a pas besoin d’enquĂŞte, c’est sĂ»r que c’est Blarg ! , pesta Anrye. Un humain n’aurait jamais pu faire ça !
— Votre comportement est suspect, monsieur. Si vous n’avez rien Ă vous reprocher, laissez la police faire son travail, assĂ©nais-je en ajustant mes lunettes sans correction et collant ma fausse moustache. Mais vous marquez un point. Blarg, vous ĂŞtes le suspect numĂ©ro 1.
— Blearg ! Blirghh bliargoh ! , tenta-t-il d’arguer.
— Alibi non valide, dis-je avec fermetĂ© en lui lançant un regard mĂ©prisant par-dessus mes lunettes inutiles. Et vous, Anrye ?
— Je ne sais pas trop, dit-il timidement. Vous savez comment je suis avec le rĂ©veil …
— Vous l’ignorez royalement ? lui demandais-je, tout en essayant tant bien que mal d’enrouler un de mes doigts dans ma fausse moustache.
— Oui… Je me suis occupĂ© des machines dès mon rĂ©veil
— Hm-mm. Alibi valide pour l’instant, lâchai-je dubitativement en jetant un Ĺ“il Ă ses vĂŞtements. Il Ă©tait, effectivement, toujours en pyjamas, chose que je n’avait pas remarquĂ© car j’accorde peu d’attention Ă mes subordonnĂ©s, alors ce qu’ils portent …
— Blyrrg ? Blaorg ?
J’enlevai alors mes lunettes de l’air le plus mélodramatique possible, lissai ma fausse moustache en soupirant, et lui dit, d’un air faussement contrit que je maîtrisait bien :
— Le verdict a Ă©tĂ© rendu. Mr. Blarg, vous ĂŞtes dĂ©clarĂ© coupable d’avoir laissĂ© trainer un de vos excrĂ©ments dans la cabine, et puni de 2 semaines de ramassage d’ordure.
La seule chose que l’on entendit ensuite pour plusieurs secondes fut le cri de désespoir d’un extraterrestre tout juste condamné qui se pensait victime d’une erreur judiciaire.
PS : En fait c’était moi. Quand je me suis réveillé, Anrye était dehors, et Blarg aux toilettes. Du coup j’ai fait ça au dans le coin détente de la capsule. Je l’avait planqué dans un coin, mais avec l’apesanteur, ça s’était mis à flotter.
En fait, le passage dans lequel je m’extasiait sur l’objet du délit après avoir fait semblant de le découvrir, c’était de l’acting. Je suis bon comédien, hein ? Et si j’ai décrit la substance fétide comme si c’était un truc de dessin animé, c’est pour pas que vous imaginiez un truc trop dégeulasse, que vous soyez dégoutés et que vous partiez. J’espère que ça a fonctionné. Si vous lisez ça, oui, sinon … bah, tant pis pour vous si vous ne pouvez pas supporter mon génie.
Aller, tchao les nazes, et merci d’avoir lu cette histoire de merde !
badum tss !