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Musing&Music![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Course poursuite(par Awoken)Hiram Bardel, le capitaine de l’équipage pirate le plus craints des ciels du sud, fulminait intérieurement. Lui qui avait toujours su choisir avec clairvoyance ses membres d’équipage… Lui qui était respecté de tous les flibustiers de par le monde… Lui qu’on surnommait “Sans-merci”... Il s’était fait embobiner comme un môme à peine sorti des jupes de sa mère.
Dans son biplan qui filait à toute vitesse à travers les nuages, Nell jubilait. Elle avait réussi sans grande peine à duper le fameux capitaine Bardel et lui dérober son symbole, ce qui faisait la renommée de son vaisseau : son drapeau. Avec son biplan rapide et agile, elle avait toutes les chances de son côté pour échapper au “Doublon rouge”, le dirigeable de Bardel.
Le pirate était conscient des défauts de son vaisseau, il était grand et plus lent qu’un avion, mais il conservait une grande maniabilité et avait bien plus de carburant. Mais tout cela ne suffirait pas. Par chance, l’appareil de la jeune fille n’était ni le seul, ni le plus rapide que le capitaine possédait. De plus, un seul coup porté au bon endroit suffirait à réduire la voleuse à l’impuissance. Mue par une intense colère froide, le pirate se rendit sur le pont de lancement où il avait fait préparer son zinc. Le meilleur de ses avions, à n’en pas douter. A côté de l’appareil, son second, un excellent tireur, l’attendait de pied ferme.
“Ned, t’as intérêt à pas rater cette pouffiasse ! — V’pouvez compter sur moi cap'taine !”
Une fois les deux hommes dans l’avion, ils attendirent la fin du compte à rebours. Le pont des dirigeables n'étant pas assez long pour servir de piste de décollage, un système ingénieux avait été mis en place, différent pour chaque vaisseau. Celui de Bardel était simple et efficace, permettant à l’avion de prendre rapidement de la vitesse. Il s’agissait ni plus ni moins d’un ressort gigantesque. Une fois lancé, le biplan se mit en chasse. Le vrombissement du moteur était étouffé par la vapeur d’eau des nuages et, le radar n’existant pas, ils ne pouvaient repérer l’avion ennemi que de vue ou par le son. Bien qu’ils aient du retard sur la donzelle, la vitesse de l’avion le compenserait rapidement, le pirate en était certain. Et effectivement, au bout de vingt minutes, alors qu’ils sortaient d’un nuage, ils repérèrent l’engin ennemi à quelques cinq-cent mètres en contrebas.
Nell était confiante. Peu importait la vitesse de leurs avions, elle possédait assez d’avance pour s’en sortir. C’est ainsi que, par vantardise plus que par souci d’économie de carburant, la voleuse avait pris une vitesse de croisière et était descendue en dessous des nuages. Grossière erreur.
Ayant repéré la cible, Bardel vira de bord et plongea sur l’ennemie. Quand ils furent assez près, le second donna de la mitrailleuse, poinçonnant une aile et une bonne partie de l'arrière-train.
Les impacts la sortant de sa rêverie, la jeune femme remonta d’un coup et, elle, n’ayant aucun binôme pour tirer, elle se mit à zigzaguer et faire des vrilles pour éviter ses assaillants. Sans grand succès.
C’était au tour de Bardel de jubiler. Sa proie ne pouvait plus lui échapper. Le biplan de Nell, malgré ses acrobaties, reçut plusieurs autres salves. La dernière toucha son moteur, obligeant la voleuse à s'éjecter. Après avoir vérifié qu’elle avait bien pris le pavillon en sautant, le pirate n’eut plus qu’à attendre. Une fois que la jeune femme eut ouvert son parachute, le pilote sortit un crochet de sous son train d’atterissage et récupéra sa proie au vol. Il avait réussi. Avec un grand sourire, il rentra son coucou au nid et, après avoir récupéré et remit en place son pavillon, il prouva une nouvelle fois à son équipage qu’il méritait son surnom de “Sans-merci”. |