Quel endroit agréable.

Un calme paisible englobe une douce chaleur formant un bien ĂŞtre infinie.

Je me sens bien.

Je … Il y a donc un Je …

Je flotte. C'est agréable.

Je ne suis rien mais je suis tout, le temps s'est arrĂŞtĂ©, ou au contraire accĂ©lĂ©rĂ© ?

Je ne suis que sens embrouillés, à moitié inconscients, nés depuis longtemps mais pas tout à fait morts.

Je sens mon corps immobile dans cette immensité extatique.

Et je me sens replonger profondément …

Un bruit Ă©branle tout mon ĂŞtre, je sens mon cĹ“ur qui s'accĂ©lère, j'essaye d'ouvrir les yeux mais ils sont scellĂ©s !

Je panique.

Ce même bruit, que j'aimais autrefois mais que j'ai appris à détester, résonne à nouveau.

Je dois faire quelque chose et vite.

Je suffoque, de l'eau ? Je n’arrive pas Ă  respirer !

Et ce bruit qui ne s'arrĂŞte pas.

Tout à coup mes paupières se soulèvent, je lève les yeux vers la surface et voit une main griffue, fripée et salutaire enrobée de lumière se tendre vers moi.

Je me démène pour l'attraper mais quelque chose me retiens par la cheville.

M'obligeant à baisser les yeux vers ce contact plaisant j'observe ce tentacule noir et hideux m’entraîner gentiment vers l'abîme.

Entre chien et loup, sachant qu'il me faut attraper cette foutue main mais n'en ayant pas envie non plus je me sens faillir. Ma vue se brouille, la quiétude m'envahis à nouveau et je ne fais rien contre, j'abandonne.

Soudain ma conscience est secouée à nouveau. Ô exécrable bruit salvateur.

Dans un ultime sursaut j'attrape la main qui me sauvera. Ses griffes s'enfoncent dans ma peau, Ă  travers la chair, Ă  travers le sang, jusqu'aux os.

Je hurle et me laisse tirer sans rien faire vers la surface d'oĂą je finis par Ă©merger.

6h02, Lundi matin. J'éteins la musique de mon réveil (She's My Sin, Nightwish) et descend prendre mon café clope pour finir de me réveiller.

Complainte de l'Ă©tudiant en distanciel un Lundi matin.