Abécédaire romantique
(par Salander)(Thème : Dans l'ordre alphabétique)
– Amour, amour. Bel amour si doux !
— Balivernes et billevesées. Je méprise votre sentimentalisme féminin.
— Cacophonie de sentiments, riche et pénétrante, à laquelle vous êtes sottement indifférent.
— Détrompez vous mon ami. La niaiserie m’est familière, tant la fraternité chevaleresque transporte parfois les élans du cÅ“ur.
— Et êtes-vous sensible à cet amour courtois ?
— Fable appréciable, bien plus à mon sens que l’amour pour une simple femme.
— Goûteuse information, que j’entend avec délice !
— Haïssable destinée ! Qui m’empêche de trouver l’amour auprès d’une douce. Condamné à la solitude. Aux bras froids et à la chair fade.
— Ironique amertume, quand on sait la chaleur que j’ai pour vous.
— Je ne sais Monsieur ce que vous sous-entendez.
— Karma fatale ! Qui vous fait mépriser l’amour par aigreur du cÅ“ur, et ignorer que cet astre est trop bien grand pour n’englober que les femmes.
— Lamentable tirade. Qui perturbe mon esprit et trouble mon sentiment pour vous…
— Magnifique sentiment ! Que j’exalterai jusqu’à la passion afin qu’elle brûle votre affliction.
— Noble cause. Confuse à mon sens et pourtant douce à mon cÅ“ur…
— Ode à l’amour au-delà du genre ! Pour la peine d’un ami, l’amour sera plus puissant.
— Peine infime quand vous parlez… Chaleur étrange quand vous m’aimez…
— Que d’égarement dans votre voix ! Ne connaissez-vous que la douleur pour accueillir avec tant d’effarement le sentiment ?
— Rêche sensibilité, mal éduquée… Embarrassée par la douceur, effrayée par la vulnérabilité…
— Si belle vulnérabilité ! Si forte vulnérabilité ! Gloire au vulnérable qui trouve le courage d’aimer ! Car il n’est rien de plus viril que l’amour pour l’autre.
— Touchante réclamation que j’entend avec errance… Mon sentiment vous accompagne, mais ma rancÅ“ur m’incite à la peur…
— Utile rancÅ“ur qui vous protège de la douleur ! Beau sentiment garant de votre foi ! J’aime votre égarement, la douceur de votre émotion, et votre entendement si puissant. Votre raison pousse à l’admiration, et l’enfance de votre amour à l’attendrissement. Laissez-vous aimer ! Vous êtes de ceux qui survivent aux chagrins du cÅ“ur. Laissez-moi vous aimer ! J’attend depuis si longtemps d’apprendre que votre flamme ne brûle pas pour les femmes.
— Votre amour me touche ! Mais la passion entre hommes…
— Whisky, jeu d’armes, force, et fraternité. Puissante association que les Grecs glorifiaient même si l’Église la renie.
— Xenophile esprit que vous êtes… Vous savez tant, et m’apprenez tant… Si… Si vous m’aimez pour ma raison et mon errance, j’apprécie votre emportement et votre curiosité… Mais serais-je un jour capable de vous retourner le bonheur dont vous m'enflammez ?!
— Zizanie poétique… Maladroit chevalier au rougissement torride… Le temps que vous prenez à apprendre à tourner l’amour en bouche m’importe peu ! Aujourd'hui votre regard suffit à me rendre heureux…