L'Académie de Lu





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Collaboration pour une pièce de théâtre


Rituel nocturne

(par Faucheuse)
(Thème : fantasy)



Karina regarda les lumières qui progressaient dans sa direction. Combien de temps lui restait-il ? Pas assez à l’évidence. Elle leva les yeux vers le ciel étoilé. La pleine lune lui fournirait peut-être assez d’énergie pour une incantation salvatrice. La jeune femme traça un cercle à la craie sur le sol, puis une étoile à huit branches en son sein.

Karina jeta à nouveau un œil dehors. La lueur vacillante des torches n’était qu’à quelques centaines de mètres. Dans quelques minutes, ils arriveraient dans sa demeure pour la faire emprisonner… du moins, si elle avait la chance d’avoir leur clémence et de recevoir un jugement. Dans l’autre cas, elle serait brûlée vive… probablement au sein de son propre cercle d’invocation. Elle avait craint ce moment tout le jour, depuis que son secret avait été découvert. Mais désormais, il ne fallait pas faillir.

La jeune femme versa une demi-peinte d’eau sur l’une des pointes de l’étoile. Elle recouvrit la deuxième de terre et plaça une bougie sur la troisième. Karina se précipita dans sa cuisine et se saisit d’un poignard. Sans trop d’hésitation, elle se mit au-dessus de la quatrième branche et s’entailla, y répandant son sang et déposa la lame sur la cinquième branche. Elle s’agenouilla près de la sixième branche et murmura une promesse d’abandon, avant de se placer sur la septième branche et de souffler en direction de la huitième.

« Par le feu, qui danse et dévore

Par l’eau, qui coule et se tord,

Par la terre aux veines profondes,

Par l’air, qui hurle et inonde.

Par le sang, serment d’un pacte ancien,

Par l’esprit, flambeau des gardiens,

Par le métal, tranchant le sort,

Par le corps, rempant et effort.

Démons obscurs, forgez mon bouclier,

Que nul danger ne puisse passer,

Par ces huit sceaux, venez à moi,

Et scellez mon pouvoir sous votre loi. »


Karina regarda autour d’elle. Rien ne se passa.

« Me suis-je trompé quelque part ? Murmura-t-elle. Démons de protection… Vous devez m’aider. »

La jeune femme courut vers la fenêtre. Les torches étaient toutes proches. Elle hurla.

« Démons ! Entendez mon appel ! Protégez-moi du danger ! »

Toujours rien. Elle retourna dans le cercle d’invocation et se plaça en son cœur. Aussitôt, l’air se chargea d’électricité statique. Ses poils se dressèrent et une voix sembla déchiqueter le silence. Elle se replaça sur la branche du corps et ferma les yeux.

« Ainsi donc, tu recquiert l’aide des sept ? Fit une voix sombre.

— Aidez-moi, je vous en supplie.

— Que nous offres-tu en échange ?

— Que… Que voulez-vous ?

— Nous marchandons habituellement des âmes.

— Je… Mon… Mon âme ? C’est ce que vous voulez ? »

Les êtres obscurs ne répondirent pas. Karina hurla à nouveau sa question. Rien. À l’évidence, ces créatures étaient joueuses. Elle devrait trouver seule la réponse.

— Je vous offre leurs âmes en échange de votre aide…

Toutes les lumières de la demeure s’éteignirent d’un seul coup.


* * * * *


Le groupe de quatre villageois avaient erré pendant des heures dans la forêt avant d’apercevoir, grâce à la nuit, une lumière qui soit un phare pour les guider dans la bonne direction. Un poney marchait à petite allure derrière les quatre. Sur son dos était harnaché un panier dans lequel reposait une couverture. L’homme qui ouvrait la marche tenait une machette avec laquelle il découpait la végétation qui gênait leur progression.

Les dernières centaines de mètres semblait progressivement plus difficile à franchir. L’air semblait plus lourd et chargé. C’était comme si un orage allait éclater alors qu’aucun nuage ne venait obscurcir l’astre lunaire. Tout à coup, les lumières de l’habitation disparurent, ne leur laissant que leurs torches pour s’éclairer. Ils se figèrent, se regardant, inquiets.

La seule femme du groupe passa devant le groupe, faisant passer son désespoir avant sa peur. Arrivée à la porte, elle frappa quatre grands coups. Pas de réponse. Elle frappa à nouveau avant de crier à travers le bois de la porte.

« Madame Karina… Je vous en supplie. Nous savons ce dont vous êtes capable… »

Sur le poney, la couverture remua. Une petite enfant de quatre ans s’éveillait, très faible.

« Sauvez ma fille, je vous en supplie. Elle est malade et les médecins ne savent pas quoi faire pour l’aider ! »

Une sorte de fumée noire s’échappa soudainement du dessous de la porte, comme une explosion sourde. Les yeux de l’enfant devinrent jaunes et elle se leva lentement. De l’intérieur de la demeure, Karina entendit des hurlements, puis des cris étouffés. La porte s’ouvrit d’elle-même, et une jeune enfant la regardait, les yeux brillants de couleurs changeantes. Dans une main, elle portait une torche, de l’autre une machette ensanglantée. Sa bouche s’entrouvrit.

« Merci... »




























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