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Ar_Sparfell![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Le roi du silence(par Zandra-Chan)Quelle bonne idée que d’avoir réuni absolument TOUS les enfants dans le réfectoire. Quelle excellente idée de les avoir confiés aux “plus grands” – dont je fais apparemment partie. Quelle idée de GÉNIE de n’avoir rien donné à faire à cette bande de marmaille brailleuse qui ne sait que faire de son énergie débordante et inépuisable. Je pousse un soupir de lassitude, mêlé d’une pointe d’agacement. Je sais que les adultes sont réquisitionnés, soit pour empêcher le filtreur d’eau d’exploser, soit pour empêcher la pluie diluvienne d’envahir le sous-sol. Mais quand même… Quel bordel. Le vacarme des enfants qui rient, qui crient, qui chouinent ou pleurent me broie la tête. Je ne sais pas ce qui me retient de gueuler pour avoir le silence. Peut-être parce que je me doute que ma voix va se perdre dans tout ce boucan. Je ne suis manifestement pas la seule à être incommodée par le bruit. À une demi-douzaine de mètres de moi, un trio de filles a complètement lâché l’affaire et se bouche les oreilles, comme si ça allait leur permettre d’ignorer les marmots qui beuglent à leurs pieds. À côté de moi, Peter n’en mène pas large. Plusieurs gamins se sont mis en tête de se servir de lui comme d’un mur d’escalade et il n’a pas réussi à les dissuader. Même s’il s’entend bien avec une poignée de gamins qui le suivraient jusqu’au bout de la terre, il lui est bien évidemment impossible de fédérer la bonne soixantaine de gosses qui s'agitent sous nos yeux. Et ce n’est pas moi qui vais pouvoir prendre ce rôle non plus. Je suis arrivée il y a à peine quelques semaines ; ils ne me connaissent pas encore. Je pousse un nouveau soupir… avant de me lever pour rejoindre un Peter mis au tapis par cinq morveux de sept ans tout au plus. Le grand brun se penche vers moi, une main en coupe derrière son oreille. — Tu veux faire quoi ? J’ai pas entendu ! — Fais-les se mettre en cercle ! je répète un peu plus fort. Il me fixe un instant, surpris. — … Pour faire quoi ? gueule-t-il par-dessus le brouhaha. — Justement, tu vas voir ! je lui réponds sur le même ton. Perplexe, il s’exécute. Les petits qui nous entourent – au nombre de neuf – ont formé un cercle approximatif et attendent la suite des événements en murmurant leurs hypothèses. Le volume sonore baisse légèrement en conséquence. Et l’effet “boule de neige” recherché commence. Quelques marmots avoisinants approchent, demandent ce qu’il se passe, obtiennent une réponse des petits qui patientent avant de quémander une place dans le cercle. Ils n’ont pas la moindre idée de ce qu’il va se passer, mais il va se passer quelque chose. Ils sont curieux. Et une activité inconnue vaut mieux que pas d’activité du tout pour une bonne majorité. Merci l’orphelinat pour cet enseignement. Cependant, je ne m’attendais pas à ce que ça prenne une telle ampleur. Je regarde, moi-même avec étonnement, les enfants s’ajouter un à un au cercle qui se refait chaque fois un peu plus grand. Ils sont presque trente. On a capté près de la moitié de la salle. L’autre moitié, bien que ne semblant vouloir prendre part, s’est postée en bordure pour observer. Il y a même des “grands” – ceux qui étaient supposés surveiller – qui se sont assis. Ils et elles semblent reprendre un peu leur rôle en relayant des demandes de patienter dans le calme. On est encore loin du silence, mais le chaos ambiant à disparu. Il n’y a plus que des discussions plus ou moins étouffées, spéculant sur l’animation à venir. Je n’en reviens pas moi-même. — Et maintenant ? me demande Peter à voix basse. Je lève les yeux vers lui. Il paraît excité, un peu craintif aussi. Comme un gosse. Je me retiens de rire. — On va faire un jeu. |