Narrateur - HélénaMa haine mon amour
(par Ryuku)(Thème : Saint-Valentin)
Il était tard en ce rude soir d'hiver, Héléna venait de quitter le bar, tentant une énième fois de se saouler, sans y arriver.Elle arriva dans la chambre qu'elle venait de louer pour la nuit.
Les lieux étaient sombres, vieux, une odeur de bois mouillé se dégageait du plancher. La pièce était composée d'un lit, d'une table de chevet, d'un bureau et d'un siège, le tout éclairé par deux petites chandelles et un magnifique clair de lune.
La blonde se posa à la fenêtre, le regard dans le vide, fixant les étoiles. Elle prit sa bouteille d'alcool et bus quelque gorgé cul-sec.
— Tu m'auras bien fait chier, Arthur. Dit elle d'une voie mĂ©lancolique avant de soupirer.
En disant ces mots, la demoiselle sentit des larmes monter dans ses yeux.
— Je dois rester forte. Pleurer est un luxe que je ne peux m'accorder" se disait elle.
Puis, remettant sa mèche en arrière, elle se leva, saisit un stylo et une feuille qu'elle avait dans son sac. N'ayant pas d'autres moyens de se défouler, elle prit une grande inspiration avant de s'installer au bureau.
"Arthur,
Après toutes ces années,
Que dis-je, ces siècles, à errer,
Seule, mais pas désarmé,
Ta trace, j'ai enfin retrouvé.
Toi, de qui je n'étais jamais lasse,
Celui qui calmait mes angoisses,
Toi, mon partenaire de bonheur,
Celui qui savait lire mon malheur.
J'aurais voulu te pardonner.
Mais après tout ce que j'ai enduré,
Cela ne ferait qu'accentuer,
Ce à côté de quoi nous sommes passés.
Aujourd'hui, je me souviens...
Je me souviens de tout...Â
de ton sourire,
De nos moments tendres,
Du sort qui m'a détruit,
De ces petites âmes dans mon ventre,
Celles que tu as abandonnées,
Ceux de quoi tu m'as privé…"
La blonde essuya une larme coulant de son œil valide, tout en serrant fort la pierre blanche qu'elle portait au cou.
Puis, elle reprit l'écriture de sa lettre, qu'elle se devait de terminer, aussi éprouvante soit-elle.
"Ensemble, nous aurions pu construire,
Pour eux, un meilleur avenir,
Mais tu en as décidé autrement,
Ce fameux jour, au soleil couchant...
La veille, je te suppliais d'arrĂŞter ta quĂŞte,
Qu'Atlantis pouvait avoir un autre roi Ă sa tĂŞte.
Mais tu m'as dit que c'était ta destinée,
Celle que ton père, t'as tracée.
Les dieux, j'avais cessé de haïr.
Mais tu as rallumé en moi ce désir,
Celui de leur désobéir,
Comme je l'ai fait avec mon père, Odin.
Je voulais te prouver que nous sommes maîtres de notre destin.
Pendant longtemps, je voulais te tuer,
Mais certaines rencontres m'ont changées,
Désormais, j'ai une guilde sur qui compter,
Des amis à protéger,
Que personne ne pourra m'enlever.
Avant le jugement dernier,
Je tenais à te dire que je les ai retrouvés,
Nos chers et tendres enfants,
Qui ont su vivre sans leurs parents.
Je voulais te dire que je m'en vais.
Affronté le monstre que tu n'as su défaire,
Celui don le nom nous laisse à tous un goût amer.
Si je dois mourir, je veux l'emporter,
Dans ma tombe pour l'éternité,
Et ainsi éviter,
À Midgard, un âge d'obscurité.
En écrivant ses mots,
J'espérai apaiser mes maux,
Mais j'ai sous-estimé ma rancœur,
Alors je te souhaite,
que chacune de mes phrases pèsent sur ton cœur.
Sans regrets et Ă jamais,
Héléna."
À la fin de cette lettre, l'Ases s'écroula sur la table, pleurant un tournant de larmes. Cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas pleurée ainsi. Après de longues heures à sangloter, Héléna se sentit soulagé, comme si écrire ces mots l'avait libéré d'un pois.
Désormais, la guerrière était prête à affronter la destinée qu'elle avait choisie. À présent, la mort n'était plus une option envisageable. La demoiselle devait retrouver Arthur pour lui dire droit dans les yeux tout ce qu'elle avait sur le cœur. Elle voulait lire la souffrance sur son visage pour ensuite lui donner le coup de grâce...