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Silwek![]() Spectacles![]() ![]() ![]() La piste(par Zandra-Chan)Le chef de la caserne poussa un long soupir. Ses bras épais croisés sur son plastron de cuir souple, il dominait ses vis-à -vis d’un buste entier. — Hé ben… Quand on m’a dit qu’on m’envoyait des renforts pour l’enquête, je m’attendais pas vraiment à voir débarquer deux gosses. Les “gosses” échangèrent un regard amusé. Vrai qu’ils ne faisaient pas vieux, ni l’un ni l’autre. Elle trompait son monde grâce à ses grands yeux verts, ses couettes sombres et sa tenue qui rappelait celle d’une poupée. Lui était toujours pris pour plus jeune qu’il n’était, malgré ses cheveux blancs, à cause de son visage imberbe qui avait gardé les rondeurs de l’enfance. Le fait qu’ils soient si petits tous les deux faussait encore davantage l’estimation d’âge. Le garçon pointa sa collègue du pouce. — M’sieur… Darus, c’est ça ? Vous savez qu’elle doit avoir le double de votre â- AÏEUH ! — Il est des détails que nul n’a besoin de savoir, mon cher Alrick. — … Nelle… tu es une brute. — Répète pour voir ? Deux doigts savamment plantés sous les côtes avaient empêché son acolyte de finir, mais pas assez tôt pour que le chef de garnison, qui observait la querelle, ne puisse deviner la fin. Il haussa un sourcil. La gamine semblait assez jeune pour être sa fille alors qu’il n’avait pas encore trente ans. — Bon, en admettant… Vous comptez faire quoi, pour l’enquête ? Le noble qui a disparu n’a laissé strictement aucune trace. S’il doutait que l’un ou l’autre de ses interlocuteurs soit réellement plus vieux que lui, il ne remettait pas en cause leur rôle : ils portaient tous deux le badge de la guilde des détectives – de rang argent, de surcroît. Il vit la fillette tirer une montre à gousset d’une poche insoupçonnée. Elle scruta l’objet rutilant un instant avant de le faire disparaître à nouveau dans sa tenue. — Il a été signalé comme disparu depuis une semaine, c’est bien ça ? Le grand bonhomme s’étonna du ton étrangement professionnel de la voix fluette. — C’est ça. — Et il n’y a eu ni revendication ni demande de rançon. Exact ? — … en effet. — Alors les chances de le retrouver vivant sont minces, vous en êtes conscient ? Il valida d’un hochement de tête. Il était hélas parvenu à la même conclusion. Mais, pour la paix de la petite ville comme pour les nerfs de l’épouse du noble, il fallait le retrouver. Vivant de préférence ; ce qu’il restait de lui sinon. Nelle reprit la parole. — Serait-il possible de visiter sa demeure ? Le soldat fronça les sourcils. — Pourquoi faire ? La petite répondit avec un sourire énigmatique en sortant à nouveau sa montre. — J’ai déjà mes hypothèses, grâce au dossier que vous avez envoyé. Mais Alrick et moi avons nos méthodes… et nous avons besoin de voir d’où est très probablement partie la victime pour la retrouver.
La femme du disparu les avait reçus avec autant de calme que ses nuits sans sommeil le lui avaient permi et s’était vite éclipsée. Darus suivait toujours les deux jeunes, à présent avec curiosité. En arrivant dans le grand hall de la villa, la gamine avait longuement remonté sa montre à gousset et, depuis, semblait suivre quelque chose. Parfois, son compagnon posait une main sur son épaule, comme pour la ramener à la réalité. Sans un mot, ils s’étaient déplacés ainsi de lieu en lieu, d’abord dans la maison, puis jusqu’à quitter la propriété. Ils étaient à présent dans la forêt voisine, à bien deux heures de la demeure du noble. Le chef de garnison avait suivi sans un mot, le petit aux cheveux blanc lui ayant intimé le silence – d’un simple doigt sur les lèvres – les rares fois où il avait tenté une question. Il n’osa reprendre la parole que quand la fillette s’arrêta. — … un problème ? — La piste s’arrête là . Il scruta les environs. — La piste ? Quelle piste ?! Elle ne lui répondit même pas. Elle pivota vers son binôme. — À toi de jouer. Sous le regard stupéfait du soldat, le garçon étendit les mains pour tracer un cercle magique du bout des doigts. Le sort aux runes complexes n’eut d’abord aucun effet. Puis le sol se mit à trembler. Localement. Un corps émergea du sol. Alrick se pencha sur le cadavre qui commençait tout juste sa décomposition. — Les créatures de la forêt ont dû l’enterrer, pensant bien faire… Il posa un doigt sur le cou du mort, écartant le col. — Tu avais vu juste, Nelle… Ces deux points sont la preuve irréfutable. — Preuve de quoi ? demanda Darus, dépassé par les “méthodes” des jeunes enquêteurs. — Morsure d’araignée marionnette, expliqua la fille. Leur venin est mortel si elle n’est pas décrochée de sa victime dans les temps. — Attendez… vous êtes en train de me dire qu’une bestiole, qu’on ne trouve normalement que dans les donjons, aurait trouvé moyen d’aller jusqu’en ville, pour piquer UN mec, et le faire venir mourir ici ? Les deux “enfants” échangèrent un regard grave avant de pivoter vers lui. — C’est ça. Donc ce n’est pas un accident : c’est un meurtre. |