L'Académie de Lu





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Collaboration pour une piÚce de théùtre


PremĂšre impression

(par Awoken)
(Thème : clown)



Lizzie Ă©tait une jeune femme qu’on pourrait facilement qualifier de morbide; C’est ce penchant de sa personnalitĂ© et sa fascination pour le paranormal qui l’avaient poussĂ©e Ă  chercher une propriĂ©tĂ© hantĂ© prĂšs de la forĂȘt la plus magique de France, BrocĂ©liande.

Elle avait trouvĂ© le manoir sur internet, une annonce le disait en vente Ă  un prix trĂšs en dessous de ce qu’il semblait valoir. PlacĂ© juste Ă  l’orĂ©e de la forĂȘt, en plutĂŽt bon Ă©tat, il aurait dĂ» valoir plusieurs centaines de milliers d’euros. L’annonce ne demandait que cent mille euros. C’était soit l’affaire du siĂšcle, soit la plus grosse arnaque de l’annĂ©e.

PoussĂ©e par sa curiositĂ©, Lizzie Ă©tait allĂ©e le voir. Les photos ne mentaient pas, c’était bien un magnifique manoir en pierre de taille plutĂŽt bien conservĂ©.

C’était peut ĂȘtre un peu fou, mais la jeune femme avait choisi de faire confiance Ă  l’aspect exterieur du bĂątiment et avait dĂ©cidĂ© de l’acheter. Un domaine hantĂ©, rien n’aurait pu lui faire changer d’avis.

C’est ainsi que, un matin de printemps, elle se rendit dans sa 4L sur les lieux de sa nouvelle acquisition.

Le manoir Ă©tait cerclĂ© d’un haut mur de pierre grises que seul un portail Ă  moitiĂ© rouillĂ© laissait entrevoir. La jeune femme arrĂȘta sa voiture devant les portes, voulant traverser la cour Ă  pieds.

A peine eut-elle passĂ© le portique qu’un Ă©pais brouillard se leva, si Ă©pais qu’on aurait pu croire que la nuit Ă©tait dĂ©jĂ  en train de tomber. La nouvelle propriĂ©taire ne s’en formalisa pas et marcha tout droit. De ce qu’elle savait, il y avait une fontaine Ă  mi-chemin, encore quelques pas et
 Elle trĂ©bucha sur un rebord et tomba dans l’eau glacĂ©e de la fontaine. Visiblement, elle avait mal Ă©valuĂ© la distance.

Des rires Ă©clatĂšrent, deux rires
 L’un semblait Ă©trangement fĂ©lin, l’autre semblait venir de quelqu’un d’enrhumĂ©. Cherchant des yeux l’origine des moqueries Ă  travers la brume, Lizzie ne fit pas attention au petit craquement provenant de la structure centrale de la fontaine. Ce fut par miracle que, s’étant levĂ©e pour essorer un peu ses vĂȘtements, elle Ă©chappa Ă  la chute de la vasque de pierre, se prenant tout de mĂȘme une gerbe d’eau dessus.

Se rendant compte de la situation, elle sortit promptement de la fontaine et s’en Ă©loigna.

Tandis qu’elle cherchait Ă  tĂątons l’entrĂ©e de sa nouvelle demeure, elle entendit les deux rigolards chuchoter non loin d’elle.


“Il s’est passĂ© quoi ?

— Ch’sais pas, j’ai pas bin vu.

— Y a eu un plouf.

— Ch’crois que la fontaine à rendu l’ñme


— C’est qui qui devait s’en occuper ?

— C’tait pas Piv ?

— Je sais plus
”


Laissant les deux inconnus Ă  leur discussion, Lizzie finit enfin par trouver la porte du manoir. Elle poussa prudemment le battant qui, curieusement, ne fit aucun bruit. Elle passa la tĂȘte et vit alors quelque chose qu’elle ne s’attendait certainement pas Ă  voir. Un petit fantĂŽme portant une perruque de clown et brandissant une tapette Ă  mouche poursuivait une mouche grosse comme un rat qui volait avec un nez rouge dans les pattes.

“Rose ! Rend moi mon nez ou je t’aplatie comme une crĂȘpe Ă  Fred !

— Il faudrait que tu me rattrape pour ça !

— MĂ©chante ! Rend moi mon nez ou je le dis Ă  papa ! Y a l’humain qui peut arriver d’un moment Ă  l’autre en plus !

— On est censĂ©s lui faire peur, Ă  l’humain, pas le faire rire ! Ton costume est ridicule.

— Maiiiiiis euh ! C’est pas vrai d’abord ! Les clowns ça fait peur !” dis le petit fantĂŽme en s’arrĂȘtant et en prenant une mine boudeuse. “Pis d’abord je voulais mettre mon costume de Batman mais y a Maco qui me l’a cachĂ©â€Šâ€ Soudain, il vit Lizzie qui observait la scĂšne, incrĂ©dule. Il s’approcha d’elle et, timidement, il demanda: “Bonjour, t’es qui ?

— C’est l’humain ! Écarte toi;” Dit la mouche en se plaçant entre le petit spectre et la jeune femme. “Elle est peut ĂȘtre venimeuse !

— Mais ça peut pas ĂȘtre l’humain, c’est une fille.

— Papa t’as pas expliquĂ© que les humains pouvaient ĂȘtre des deux sexes.

— Ah, non, je savais pas
” Puis, semblant se rendre compte de son erreur, le petit fantĂŽme poussa un cri. “Mais
 mais alors c’est elle !” Et s’enfuit aussi vite que ses jambes, qui n’existaient pas, le lui permettaient, suivi de prĂšs par l’énorme insecte.


Ne pouvant tenir plus longtemps, la jeune femme Ă©clata de rire. Ce manoir dĂ©passait vraiment toutes ses espĂ©rances. Elle souffla un “Eh ben ! ça promet !” rieur et repris son chemin, cette fois avec l’objectif de dĂ©couvrir qui Ă©tait le fameux “pĂšre” de ces crĂ©atures.




























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