L'Académie de Lu





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    Noctuelle

    • Texte (Thème : Mélilémots 2)
    • Texte (Thème : Défi d'Elinor)
    • Texte (en collaboration avec JilanoAlhuin) (Thème : Pièce de théâtre)

Un délicieux repas

(par Faucheuse)
(Thème : parents)



Laurent regardait le téléphone avec une impatience grandissante. Il fut presque soulagé lorsque ce dernier se mit à vibrer en même temps qu’apparaissait la notification de réponse. L’homme ouvrit l’application et regarda le message.

« On pourrait se voir demain soir, non ? Il serait temps de voir si le courant passe IRL…

— C’est une superbe idée. J’ai vu qu’il y avait des restos sympas dans ta ville.

— Tu as mis la charrue avant les bÅ“ufs, ah ah. Mais ouais, ok, va pour un resto. Tu me rejoins au Mille Pâtes ? Demain 20h ?

— Je suis impatient d’y être.

— Je suis claquée ce soir. Je vais au lit. Mais j’ai hâte de te voir en vrai. »

Laurent referma l’application, un sourire béat aux lèvres. Il avait fait la connaissance d’Agnès quelques trois semaines plus tôt. Elle avait un sourire charmeur, un humour prononcé et de beaux traits d’esprit. Les photos qu’elle avait mises sur l’application ne mettaient pas son physique en avant. Il verrait bien le lendemain de toute façon. Une voix le sortit de ses songeries.

« Papa ? Tu me lis une histoire ?

— Bien sûr, ma chérie. »

Laurent accompagna Daphné, sa fille, jusqu’à sa chambre. Du haut de ses sept ans, elle était le portrait craché de l‘enfant qu’avait été sa mère. Sur son lit de mort, elle lui avait fait promettre de ne pas se renfermer sur lui-même, de reconstruire sa vie. Quatre ans avaient passé avant qu’il ne se décide à respecter ce serment.

La petite fille s’allongea dans son lit et Laurent borda son lit. Il lui lut le sixième chapitre du livre Harry Potter à l’école des sorciers puis, s’apercevant que les yeux de Daphné étaient mi-clos, la laissa finir de s’endormir. Il se mit ensuite en quête d’une baby-sitter pour le lendemain soir. Après quelques réponses négatives, Laurent se décida à faire appel à une entreprise professionnelle, via leur application.


Le lendemain soir, Laurent roulait à vive allure, en direction de la ville voisine. Il arriva au restaurant vingt minutes en avance. Agnès, elle, y arriva dix en retard. Laurent ne lui en tint pas rigueur. Au premier regard, il fut charmé. La photo qu’elle avait laissée sur l’application ne lui rendait absolument pas justice. Sur le téléphone, elle paraissait belle… Dans la réalité, c’était une créature de rêve. Elle portait une belle robe rosée dont le décolleté était sexy, sans être provoquant.

Pendant un instant fugace, Laurent se demanda pourquoi une demoiselle si charmante avait besoin d’une application de rencontre pour trouver des hommes intéressants. Mais Agnès, au fil de la discussion, lui rappela la raison. Elle était maman d’une petite fille de neuf ans.

« Tu crois que nos filles s’entendront ? demanda-t-il.

— C’est marrant. On en a jamais vraiment parlé. Je sais pas comment est ta fille, mais je suis sûre que ma petite Anaïs va beaucoup l’aimer. Oui, vraiment.

— Daphné n’est pas sauvage non plus. Tu n’as pas eu de difficultés à faire garder la tienne.

— Oh non, ça va. Elle dort chez sa copine. On a… »

Laurent plissa les yeux, intrigué.

« On a… ? »

Agnès se mordit les lèvres.

« C’est grave si je te ramène chez moi ce soir ?

— Je… Oh, euh… Je… Je crois pas, répondit-il, très surpris.

— Le repas se passe bien. Tu es agréable. Je trouve qu’il y a un bon feeling. Je pense qu’il n’y a pas de mal à terminer dans de belles conditions. »

Laurent rougit.


Une fois le repas terminé, Agnès prit la main de Laurent et l’emmena à travers les rues semi désertes. Elle tourna à droite. Elle tourna à gauche. Puis à nouveau à gauche. Et encore une fois à droite. Au bout d’un long moment, il se risqua à exprimer ses pensées.

« J’espère que je retrouverai le chemin pour ma voiture.

— Ne t’inquiètes pas pour ça. Vraiment, tu n’as aucune raison de t’inquiéter pour ça. »

Agnès se tourna vers lui et l’embrassa, fougueusement, avant de reprendre son chemin en le tirant par la main. Elle termina son périple devant un immeuble de plusieurs étages. À l’intérieur, elle appuya sur le bouton de l’ascenseur et entra dans la cage de métal, s’appuyant sur le fond en lui faisant signe du doigt pour qu’il la suive.

Lorsque les portes s’ouvrirent sur l’étage où elle habitait, les deux parents s’embrassaient avec une intensité renouvelée. Agnès sortit les clés de son appartement et poussa Laurent à l’intérieur. L’homme retira sa veste. La jeune femme se baissa et ramassa la veste.

« Ah ah, tu es un peu maniaque ?

—Non, je veux juste savoir où tu vis…

— Hein ? Je te l’ai pas dit ?

— Ta ville ? Si… Si… Non, je veux connaître ton adresse.

— Ah, mais… pourquoi faire ? demanda-t-il, très intrigué.

— Pour aller chercher ta fille.

— Mais qu’est-ce que tu racontes ? »

Laurent s’avança vers Agnès, mais elle le poussa violemment sur le canapé avant de quitter l’appartement précipitamment et de l’y enfermer. L’homme se releva et se jeta sur la porte. Elle était verrouillée et résistait fermement.

« Agnès ! hurla-t-il. Agnès !

— Maman est partie… fit une petite voix dans son dos. »

Laurent se retourna, faisant face à une petite fille qui ressemblait beaucoup à la belle jeune femme. Il s’agissait d’Anaïs à n’en pas douter. Mais n’était-elle pas censée être chez une copine ?

« Ta maman, elle est… elle est un peu folle.

— Maman n’est pas folle. Elle prend soin de moi ! C’est une bonne mère.

— Tu crois sérieusement ce que tu dis ? Elle te laisse enfermée avec un adulte qu’elle connaît que depuis quelques semaines. Je pourrais être dangereux.

— C’est pas vraiment possible, ça.

— Tu n’as pas idée de la folie des gens, toi. Il y a des monstres partout.

— Oh, mais si. Mais franchement... »

Anaïs fit un pas vers Laurent.

« … statistiquement… »

Nouveau pas.

« … quelles sont les chances... »

La bouche d’Anaïs s’ouvrit largement.

« ... que deux monstres se retrouvent enfermés au même endroit. »

De nombreux crocs se révélèrent et Anaïs bondit en avant.




























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