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Gabrielle![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Kaboom(par Ellumyne)Un grand gaillard, un cigare rougeoyant au bec, donnait ses dernières instructions à son équipe. D’habitude, ce pirate des airs agissait en solo, mais le coup qu’il avait préparé dépassait tout ce qu’il avait pu faire dans sa vie et il avait embauché sur le pouce deux énergumènes pour l’aider dans sa tâche. — Vous avez bien compris ? Le Rat, tu t’occupes de la bombe et Igor, tu gères tout le reste et tu nous sers de garde du corps si les choses venaient à dégénérer. Et pas de bêtises ! — Ouais, t’inquiètes pas, patron, ça va rouler comme deux engrenages bien huilés, répondit Le Rat. — Igor, tout bien compris, déclara le deuxième sous fifre d’un air trainant, comme s’il cherchait chacun de ses mots avant de les prononcer. Le pirate des airs leva les yeux au ciel en se demandant s’il avait bien fait de choisir quelqu’un qui ne parlait pas très bien leur langue. Mais on lui avait assuré qu’il était très carré et qu’on pouvait compter sur lui. — Alors en route ! Le trio sortit de l’obscurité du hangar et se mêla à la foule agglutinée autour de barrières de fortune qui délimitaient un gigantesque terrain vague. Terrain qui n’était plus si vague en ce jour exceptionnel, puisqu’il abritait la nouvelle invention de la société « Volons vers l’avenir ». Il s’agissait d’un dirigeable d’une taille démesurée qui allait, selon les dires de son inventeur, révolutionner le monde des affaires et du négoce avec les pays voisins. Pour le prouver, l’entreprise avait offert des places au bord du dirigeables à quelques centaines d’heureux chanceux pour le tout premier voyage de l’appareil. Places que le pirate de l’air avait gentiment « emprunté » à un gentleman, sa femme et leur enfant, en échange de leur vie. Traversant la foule à coup de coudes bien placés, les trois hommes arrivèrent au niveau du sas et présentèrent leurs billets. Un majordome à haut de forme les invita à monter sur la passerelle et le pirate de l’air ne put s’empêcher d’être ébahi face à l’immensité du dirigeable. La montée, interminable, n’avait d’égale que la grandeur de la coque, fait d’un bois laqué qui resplendissait sous les rayons du soleil. Sur plusieurs étages, le bâtiment accueillait le pont supérieur où les invités pourront siroter des cocktails et se prélasser tout en admirant la vue. Le pont du milieu qui contenait les chambres, les cuisines et la cantine. Et enfin les deux ponts inférieurs utilisés pour le stockage de la marchandise et les cales pour le rangement du matériel nécessaire à l’entretien du navire spatial. Le pirate senti comme un pincement au cœur en imaginant tout ceci partir en fumée. Mais il le fallait ! Si cette expérience était un succès, alors le résultat serait catastrophique. D’autres bâtiments du même type allaient s’élever et que deviendraient alors les pirates des airs ? Jamais ils ne pourraient partir à l’abordage de choses aussi gigantesques. Eux, qui ne vivaient que par le pillage, allaient se retrouver incapables de subvenir à leurs besoins. Igor le sortit de ses pensées lorsqu’il lui mit une main sur son épaule. — Le Rat oublie quelque chose ! — La ferme, Igor ! s’exclama le concerné. — Le Rat, pas carré ! s’obstina Igor. — Hey, pas de chamailleries vous deux, les fit taire leur chef. C’est grave ou non ? — Non, patron, ça n’a pas d’importance, grommela Le Rat. — Alors allez-y, je surveille le pont supérieur en attendant. — Bien patron. Les deux sous-fifres se glissèrent par une porte pour accéder au pont inférieur, comme s’ils allaient rejoindre leur chambre. Mais en réalité, c’est beaucoup plus bas qu’ils allèrent se cacher. Une fois au niveau du premier pont de marchandise, à peu près au milieu du dirigeable pour maximiser les dégâts de l’explosion, Le Rat ouvrit son sac et en sortit délicatement une bombe toute ronde dont sortait une dizaine de câbles de toutes les couleurs et de toutes les formes. Torsadés, lisses, tressés, aucun n’était identique à un autre. Et pour savoir lequel devait être branché sur quoi, l’ingénieur en explosifs posa un binocle sur son œil droit Les différentes couches qui en composait le verre, réfractaient la lumière de manière à ce que certaines couleurs s’associent parfaitement. Le Rat esquissa un sourire et se mit au travail, tandis que Igor farfouillait dans leurs bagages. — Igor prépare le couchage. — Ouais, c’est ça, tais-toi maintenant, le réprimanda son collègue. Dans la soute, seuls des tintements de clé à molette et de froufroutement de tissus trahissaient leur présence. Après deux heures de travail acharné, Le Rat recula de quelque pas, ôta ses lunettes et rit de toutes ses dents. Un toc à la porte suivi de deux autres toc toc plus rapprochés annoncèrent l’arrivée de leur patron qui entra sur la pointe des pieds. — Vous avez fini ? — Ca va faire un joli boom ! murmura l’ingénieur. — Igor prêt aussi. — Parfait, en haut tout est calme. Le dirigeable vient de s’élancer dans les airs et personne ne se doute de rien. Allez, allons nous reposer un peu. Demain matin, aux premières lueurs du soleil, nous allons leur proposer un feu d’artifice. Le trio mangea des lanières de bœuf séché avant de s’installer dans les hamacs préparés par Igor. La toile fine et soyeuse des couchages invitait à se plonger dans le pays des rêves. Et c’est ce qu’ils firent, à tour de rôle, au cas où un gardien ne viendrait mettre le bout de son nez dans cette partie du navire. La nuit fut calme et au petit matin, le patron s’étira, prêt pour la suite du programme. Le Rat, surexcité, était déjà debout et s’assura que ses compagnons étaient tous bien réveillés pour enclencher la minuterie. 5 min… 4 min 59… 4 min 58… — Plus qu’à mettre nos parachutes, remonter au niveau des chambres, ouvrir une fenêtre, et à nous la liberté ! Igor, tu fracasse tout ceux qui se mettent en travers de notre chemin ! Je compte sur toi. — Tiens d’ailleurs, tu les as mis où les parachutes, Igor ? Demanda Le Rat, perplexe en fouillant la cale des yeux. — Je ne les vois pas non plus, pourtant je suis absolument certain qu’on les avait en sortant du hangar, rajouta le patron. 3 min 13… — Le Rat oublié hamac, expliqua Igor. — Ah mais tu vas pas recommencer avec ça, oui, j’ai oublié les hamacs. Excuse-moi si la bombe était plus importante que dormir, répliqua son compère. 2 min 42… — Igor besoin dormir pour être fort ! Igor fabrique hamac ! — Oui, t’as des supers talents de couturier, mais le temps presse, tu les as foutus où les parachutes bordel ? répliqua Le Rat. Leur patron se figea soudainement, une lueur de compréhension dans les yeux. Son regard passa de Igor aux hamacs, puis aux bagages. 1 min 13 — Oh le con… |