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Lu' Directrice![]() Spectacles![]() ![]() ![]() La défaite n’est pas toujours ce que l’on croit(par Faucheuse)Le revenant saisit Ethan par le col et le fit décoller de terre. Mais il n’accepterait pas de mourir au combat sans avoir tout tenté. Il plongea sa main droite vers sa botte pour y sortir la dague qu’il y cachait. Son mouvement fut arrêté net par le mort-vivant. Un bruit sec lui arracha un hurlement de douleur. Le poignet brisé, il ne pouvait plus rien faire que mourir. Ethan ferma les yeux, mais la mort ne le prit pas. Jeté dans une cage traînée par trois chevaux squelettiques dont une fumée rouge s’échappait des naseaux, Ethan comprit qu’il serait un prisonnier qui nourrirait les maîtres des morts. Il contempla son geôlier et pleura.
L’armée de squelettes avait pris sa région de court. Son seigneur lui avait ordonné de rassembler une armée en hâte pour servir d’avant-garde… La défaite avait été cuisante. Avec près de trois cents soldats morts, il en était le seul survivant, alors que les pertes ennemies avaient été minimes, remplacées irrémédiablement par ces propres compagnons d’armes. Le mort qui servait de surveillant avait été animé par magie aussitôt qu’il avait été abattu. Il s’agissait de son propre frère.
Au bout de plusieurs heures, le contingent arriva aux portes d’un sinistre manoir. La cage s’ouvrit et il fut emmené dans un cachot sombre où se trouvait déjà une jeune fille aux vêtements abîmés de servante. Elle était maigre et pâlichonne. Depuis combien de temps se trouvait-elle captive ?
Pendant plusieurs jours où seule une petite fente dans le mur leur permettait de jauger le temps qu’il passait, ils furent livrés à eux-mêmes. Les deux gardes morts-vivants ne patrouillaient pas, pas plus qu’ils ne faisaient de relève. Toujours les deux mêmes gardes qui ne leur lançaient pas même un regard. On aurait dit des statues.
Plusieurs jours de cohabitation lui fit savoir qu’elle se nommait Delia et avait été arrachée à une ferme d’un duché voisin. Ses parents avaient été décapités sous ses yeux et elle était restée captive plusieurs journées avant qu’Ethan ne la rejoigne.
Une nuit, Delia se jeta contre la porte de leur cellule, implorant qu’on la tue plutôt que de la laisser mourir de faim. Ethan la saisit au moment où elle commença à cogner sa tête contre le métal froid pour en finir par ses propres moyens. Il la calma et la consola toute la nuit durant jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Désespéré et affamé, il comprenait très bien les tourments de la jeune fille. Mais il avait fini par s’attacher à elle et il ne voulait pas la voir s’ôter la vie. Il ferma les yeux et après plusieurs heures de réflexion décida qu’il était temps de lui dire la vérité.
Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle regarda autour d’elle et se mit à paniquer à nouveau. Ethan la calma aussitôt en lui disant qu’elle n’avait pas à s’inquiéter, que tout allait bien tourner. Lorsqu’il lui demanda comment il espérait pouvoir sortir de cette cellule, il lui répondit qu’ils n’en avaient pas besoin. Son armée avait été envoyé pour ralentir l’envahisseur, plus que pour le vaincre. Delia le regarda, fort intriguée.
— Nous espĂ©rions gagner bien sĂ»r. Mais il y avait un plan secondaire. Un petit groupe d’éclaireurs allait suivre les morts lorsqu’ils retourneraient vers leur maĂ®tre. — Tu veux dire que… qu’il va y avoir une contre-attaque ? Mais c’est merveilleux, Ethan. — Oui, une armĂ©e cent fois plus imposante que la mienne doit ĂŞtre rassemblĂ©e. Il va venir jusqu’ici pour dĂ©truire le pouvoir des morts directement Ă la source. Nous serons libres, je te le promets.
La jeune fille se releva, les yeux pleins d’espoir. Ethan comprit qu’il lui avait rendu ce qu’elle avait perdu. Ou du moins pensa-t-il l’avoir compris. Delia se tourna vers la porte et ordonna qu’on lui ouvre. L’un des squelettes se retourna et ouvrit immédiatement. Le guerrier ne comprenait pas. Delia ne tarda pas à lui faire ouvrir les yeux sur sa situation.
— Je te remercie, Ethan. Mais la source du pouvoir des morts… L’horrible maĂ®tre des morts que tu penses pouvoir vaincre, c’est moi.
La porte se referma sur son sort ainsi que sur celle de son seigneur. |