Dans mon modeste village
Un jour, des hommes sans visage
Sont venus semer malice et terreur
Détruisant tout d’un air calculateur
Les flammes montèrent vers le ciel
Et avec elles, tous nos biens essentiels
Un ruisseau de larmes coulait de mes yeux
Tandis que ces ĂŞtres pernicieux
Brûlaient, volaient, tuaient des innocents
Le tout sous mon regard impuissant
Soudain, un éclat de lumière m’aveugla
Au loin, sur le sentier en contrebas
La terre trembla sous les pas lourds
D’un fier chevalier plein de bravoure
Le tintement de sa noble armure
Mettait en valeur sa forte carrure
Et ce son, porté par le vent à mes oreilles
Procura à mon cœur une joie irrationnelle
Une main calleuse se posa sur mon bras frĂŞle
Dont les doigts aussi épais que des poutrelles
Se refermèrent durement sur mon poignet
Mais avant qu’il n’aille plus loin dans son méfait
Une lame effilée s’abattit sur sa tête
Qui sur le sol, prit la poudre d’escampette
Je respirai Ă grands coups, gonflant ma poitrine
Tandis qu’une odeur métallique assaillait mes narines
Cherchant à m’éloigner de cette puanteur nauséabonde
Je reculais dans l’herbe sauvage où les fleurs abondent
Leur parfum d’une douceur rassurante
Eloignait mon esprit de cette scène peu ragoûtante
La sueur et les larmes me picotaient les lèvres
Et j’avais chaud comme si j’étais atteinte de fièvre
Au loin, le combat s’arrêta brusquement
Et le preux chevalier s’approcha prestement
Buvez, me dit-il en me tendant son outre pleine
Alors je m’abreuvais à en perdre haleine
Je devinais un sourire sous son casque brillant
Et je le remerciais chaudement
De m’avoir sauvée, moi et mes semblables
Grâce à son courage inébranlable
Se relevant, ses jambières éraflées,
Il repartit, arpenter chemins et vallées