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Schrödinger![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Le Dernier ballet d'automne(par Faucheuse)Lucia Ă©tait assise sur un banc, regardant les feuilles voler dans les airs. Le dĂ©but d’automne Ă©tait frais mais le spectacle l’émerveillait. Mais ce qui l’aurait Ă©merveillĂ© encore plus, c’était que Matthias soit Ă l’heure. La jeune femme sortit son tĂ©lĂ©phone de son sac et regarda l’heure. Quinze minutes de retard. Elle replaça son tĂ©lĂ©phone dans sa poche avec force et fronça les sourcils. Une ambulance dĂ©chira brièvement le calme en fonçant Ă toute allure non loin. La jeune femme n’en apprĂ©cia que davantage le retour du silence. Les feuilles continuaient de danser, le vent n’ayant pas fini son petit ballet. Les minutes s’égrenaient, inexorablement. Lucia ressortit son tĂ©lĂ©phone. Plus de vingt-minutes de retard. Elle baissa les yeux, serrant le tĂ©lĂ©phone avec bien trop de force. Mais son regard fut tout Ă coup attirĂ© par un jeune homme qui courait dans sa direction. Un sourire illumina son visage. Elle commença Ă se lever, commença Ă prononcer le prĂ©nom du retardataire, et son geste se figea lorsqu’elle constata que le pressĂ© dĂ©passait le lieu de rendez-vous convenu. Lucia se rassit et ferma les yeux. Elle regarda la jolie tenue qu’elle avait mise uniquement pour Matthias. Elle avait perdu deux heures pour rien. C’était une Ă©vidence. Elle ouvrit l’application et envoya un message cinglant avant de se lever pour partir. Une voix arrĂŞta son mouvement. — ĂŠtes-vous Lucia ? — Oui, tu es en re… Alors qu’elle se tournait vers l’homme qui l’avait interpellĂ©, elle constata que ce ne pouvait ĂŞtre Matthias. Ou alors, il avait sacrĂ©ment menti sur son physique. Un homme maigrichon au teint pâle lui faisait face. Lucia serra son sac contre elle, mĂ©fiante. — Qui ĂŞtes-vous ? — Un… messager… — C’est Matthias qui vous envoie ? — C’est bien cela. — Il m’a vu de loin, je suis pas Ă son goĂ»t et il a pas osĂ© venir me le dire en face, c’est ça ? — Ce n’est pas ça, non. Matthias m’a demandĂ© de vous prĂ©senter ses excuses car il ne pourra pas venir. Mais je pense que vous devriez venir avec moi, car il est votre âme sĹ“ur. — Mon âme sĹ“ur qui se dĂ©file pour un premier rendez-vous ? — Je dirais qu’il n’a pas vraiment eu le choix. Mais si vous voulez bien m’accompagner. Vous allez comprendre. — Vous accompagner oĂą ? — C’est vraiment tout prĂŞt d’ici. Lucia, plus que mitigĂ©e, hocha lentement la tĂŞte. — Je vous prĂ©viens que j’ai une bombe lacrymo. Si c’est un mauvais coup… — Vous n’en aurez pas besoin. Croyez-moi… L’homme s’éloigna, invitant la jeune femme Ă le suivre. Curieuse et mystĂ©rieusement attirĂ©e, elle s’avança Ă sa suite. — Matthias est lĂ -bas, c’est ça ? Il me prĂ©pare une surprise ? — Matthias a eu une urgence absolue. Il voulait vraiment arriver Ă l’heure Ă votre rendez-vous, je puis vous l’assurer, mais… — Mais quoi ? — Regardez par vous-mĂŞme… Une horrible scène s’afficha devant ses yeux. Un corps se trouvait devant une voiture. La conductrice Ă©pouvantĂ©e n’arrĂŞtait pas de rĂ©pĂ©ter qu’il avait surgi de nulle part, qu’elle ne l’avait pas vu se mettre devant elle. Les policiers la rassuraient tandis que des ambulanciers finissaient de placer le corps sur un brancard avant de le recouvrir d’un drap blanc. — Oh mon dieu, fit Lucia… C’est… c’est… Matthias ? — Je le crains. Il Ă©tait presque en retard. Et il a traversĂ© en courant et sans regarder. Je suis dĂ©solĂ© pour vous. Les yeux affolĂ©s de la jeune femme examinait ce qu’il se passait devant ses yeux, incapable de mettre de la logique dans les propos de l’homme mystĂ©rieux. — Vous ĂŞtes ambulancier ? — D’une certaine façon, mais pas exactement de la façon dont vous l’imaginez. — Il vous a parlĂ© avant de mourir. — PlutĂ´t… après. — Après ? Mais… que… qui ĂŞtes-vous ? Vous avez dit que c’était mon âme sĹ“ur… pourquoi me dire ça alors que… Pourquoi ? — Une nouvelle vie vous attend de l’autre cĂ´tĂ©. — De quel autre cĂ´tĂ© vous me parlez. Je suis bouleversĂ© mais je vais pas… Lucia s’arrĂŞta de parler lorsque l’homme lui montra la direction d’oĂą ils venaient. La jeune femme pivota sur ses talons, intriguĂ©e. Le banc sur lequel elle se trouvait avait Ă©tĂ© arrachĂ© et Ă©crasĂ© contre le muret du parc par une voiture accidentĂ©e. Une foule s’y Ă©tait rassemblĂ©e. PaniquĂ©e sans savoir vraiment pourquoi, la jeune femme courut pour retourner au lieu du rendez-vous. Elle se figea en observant son corps inerte Ă moitiĂ© sous le vĂ©hicule. Une main se posa sur son Ă©paule. L’homme l’avait suivi. Elle baissa les yeux, comprenant enfin. Lorsqu’elle regarda Ă nouveau le messager, il lui tendait une main amicale. Un sourire se dessina sur son visage, puis un autre, triste, lui rĂ©pondit sur celui de Lucia. Elle n’avait pas assez vĂ©cu. Sa famille serait effondrĂ©e. — Oui, rĂ©pondit l’homme au teint pâle, comme s’il lisait dans ses pensĂ©es. PrĂŞte Ă rejoindre l’autre cĂ´tĂ© ? Matthias t’y attend. — C’est… une autre vie ? L’homme hocha la tĂŞte et emporta Lucia vers la suite de son histoire. |