L'Académie de Lu





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Le combat final

(par Ellumyne)
(Thème : plume)



Une chaleur suffocante emplissait l’air du hangar, le rendant presque irrespirable. Chaque centimètre carré du sol bétonné était foulé par des pieds surexcités. Une foule en délire scandait des slogans en rythme, mais le volume sonore les rendaient inintelligibles. Un jeune policier d’une trentaine d’années, les cheveux blonds plaqués sur son crâne par la sueur et la peur, se fraya un chemin parmi les gens amassés, sous les insultes. Une femme, les yeux mauvais et l’haleine fétide, lui hurla « crève » avant de le pousser violemment dans le dos, le griffant avec ses ongles aussi longs que sales. Mais cela n’impressionna pas le trentenaire dont l’esprit était accaparé par le combat à venir.

Le torse nu et luisant sous la chaleur des spots lumineux, il entra dans la cage octogonale grillagée et profita de quelques secondes de répit. Le duel qui l’attendait était perdu d’avance, il le savait. Malgré tout, s’il y avait un espoir, aussi mince fût-il, de sauver sa fille, alors il se devait d’essayer.

— Alors poids-plume ? Tu crois vraiment pouvoir me battre ? demanda une voix rocailleuse à l’autre bout du ring.

— Je ne partirai pas d’ici sans avoir tenté ma chance ! répondit Carlos entre ses dents.

— Vous avez entendu ? beugla le tas de muscles à son public venu le soutenir. La poulette veut sa raclée !

Il frappa la cage avec le plat de sa main droite, faisant trembler la structure entière comme si elle était constituée de fétus de paille. Autant pour impressionner son adversaire que pour galvaniser ses supporters.

— Big-Boss ! Big-Boss ! Big-Boss ! scanda la foule enragée.

Une cloche tinta et le silence se fit, plus menaçant que jamais. Dans l’arène, il n’y avait plus que deux hommes prêts à lutter à mort. L’un venu pour libérer la prunelle de ses yeux, kidnappée par un cartel de la drogue. L’autre uniquement pour s’amuser et écraser de la flicaille sans peur des représailles. Après tout, aucun policier ne mettait jamais les pieds dans cette partie la ville où Big-Boss régnait d’une main de fer.

Le sol se mit à trembler quand le géant s’élança. Carlos se jeta sur le côté avant d’être réduit en bouillie par la masse de muscles. Mais avant qu’il ne puisse riposter, Big-Boss lança son poing en direction du flic et percuta sa cage thoracique dans un craquement douloureux. L’homme s’effondra au sol, contre le grillage. Sa tête dodelina et ses yeux cherchèrent un point où se fixer tandis qu’il essayait de reprendre ses esprits. La foule, électrisée, oscillait autour du ring, chacun cherchant à mieux voir. Un crachat atterrit sur sa joue de Carlos et acheva de le réveiller.

— T’en veux encore ma poule ? éructa Big-Boss.

Le jeune homme se releva tant bien que mal et se prépara à la prochaine charge du taureau. Qui ne manqua pas d’arriver. La terre se remit à vibrer, mais cette fois, Carlos savait quoi faire. Il se jeta au sol tout en faisant un croche pattes au colosse qui, pris dans son élan, ne put s’arrêter. Big-Boss s’écrasa au sol en soulevant un nuage de poussière. Et le flic se précipita sur lui. Une clé de bras immobilisa le chef de gang dans une position douloureuse. La pression sur la carotide empêchait son cerveau de s’oxygéner correctement. Encore quelques minutes à ce régime, et ce serait la mort assurée. Carlos le savait, Big-Boss le savait et vu le silence dans le hangar, chacun des membres du public semblait s’en rendre compte aussi.

— Rends-moi ma fille et je te laisse la vie sauve.

— Gné… parvint à gémir le chef.

— Je me fiche de toi et de tes magouilles ! Rends-la moi et nous sommes quittes. Ok ?

— Okay murmura le colosse déchut.

Carlos relâcha la pression. Contre toute attente, il avait gagné. Le chef de gang était certes une pourriture, mais il avait un code d’honneur. Il savait que sa parole serait tenue.




























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