L'Académie de Lu





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L'accident

(par Awoken)
(Thème : chien)



Depuis combien de temps avait-il quittĂ© le phare ? Depuis combien de temps n’avait-il pas mangĂ© ? Pas dormi ?

Le jeune garçon jeta un Ĺ“il fiĂ©vreux autour de lui. Il Ă©tait dans une forĂŞt, mais laquelle ? Il ne reconnaissait rien. Pas une plante, rien. Autour de lui, les arbres se dressaient, hauts et fiers, ne laissant passer que de rares rayons de soleils.

En face de lui, le garçon distingua une colline soutenant un large rocher. Peut être que s’il arrivait à grimper là haut, il pourrait se repérer, rentrer chez lui, retrouver la sécurité des murs de pierre de ce phare qu’il avait tant voulu quitter. L’espoir sembla lui donner des ailes, il courut jusqu’au pied du rocher et, après quelques secondes d’hésitation, entreprit de grimper.

Quand il arriva enfin en haut, les soleils Ă©taient bas sur l’horizon. A dire vrai, il les devinait plus qu’il ne les voyait, les cimes continuant de lui boucher la vue. Sur le point de laisser tomber, Udo tourna sur lui-mĂŞme, cherchant un repère, quel qu’il soit. Rien… Si ! Au milieu d’un bout de canopĂ©e, le garçon parvint Ă  distinguer la fumĂ©e de ce qu’il identifia comme un feu de bois. Il n’en avait jamais vu mais il en Ă©tait sĂ»r, c’était ça, il y avait quelqu’un tout proche !

Regardant à ses pieds, il chercha un endroit praticable pour la descente. Il n’eut pas à réfléchir bien longtemps. Son pied glissa soudain sur de la mousse humide, il perdit l’équilibre et dévala le rocher. Aucun son ne sortit de sa bouche. Durant sa chute, il se mit instinctivement en boule, protégeant sa nuque d’un choc trop violent.

Sa descente fut d’abord ralentie par des broussailles d’épineux avant d’être soudain stoppĂ©e par le tronc d’un chĂŞne vigoureux. Il fallut plusieurs minutes au jeune homme pour retrouver une respiration rĂ©gulière, celle-ci demeurant tout de mĂŞme douloureuse. Il resta couchĂ© contre le bois rĂ©confortant de l’arbre. A vrai dire, il aurait Ă©tĂ© bien incapable du moindre mouvement tant son corps lui faisait mal. AllongĂ© sur le dos, de lĂ  oĂą il se trouvait, il voyait les Ă©toiles. C’est en les regardant attentivement, en reconnaissant les diffĂ©rentes constellations, qu’il parvint enfin Ă  savoir oĂą il se trouvait. … Mais Ă  quoi bon ?... Il ne pouvait pas bouger, encore moins appeler Ă  l’aide. A bout de force, il s’autorisa enfin Ă  laisser sortir sa frustration. Il pleura, hurla silencieusement, maudit intĂ©rieurement le vieux qui l’avait abandonnĂ© pour rejoindre les astres, les dieux pour ne pas l’avoir empĂŞchĂ© de partir… Et fini par sombrer dans un sommeil sans rĂŞves.



Le lendemain, le garçon fut réveillé par une corneille. En ouvrant les yeux, il la vit, le fixant de ses yeux globuleux. Pour faire partir ce charognard de mauvaise augure, Udo essaya de bouger. Le mouvement lui arracha un cri muet. Les yeux encore lourds de fatigue, il dû faire un effort qui lui parut surhumain pour se redresser. Là, adossé à ce vieux chêne, il put observer à volonté les alentours. Le seul signe de vie était la corneille qui le fixait, vorace.

Le garçon se concentra sur son état, tentant de voir s’il avait quelque chose de cassé. La réponse lui sauta aux yeux. Son bras droit était ouvert, un morceau solide et pâle saillait hors de la blessure. Ne voulant soudain plus y penser, Udo revint à la corneille. Elle le regarda encore un moment avant de s’envoler en entendant un aboiement proche.

En entendant le son, le garçon cru d’abord à un loup. Puis, il se demanda si les loups aboyaient. Arrivant à la conclusion que non, il pensa ensuite à un chien sauvage. Dans tous les cas, il était trop faible pour faire le moindre geste. Il se résigna, ferma les yeux, et attendit la fin.

Il ne fallut que quelques minutes pour qu’une truffe humide vienne renifler contre la joue du garçon. Ce dernier ne put s’empĂŞcher d’ouvrir les yeux pour voir l’allure de l’être dont il allait remplir la panse. C’était bien un chien, beau, le poil lustrĂ©, un collier de cuir autour du cou… Un collier ?! Mais alors…


“Argus ! Argus ! OĂą c’que t’es mon chien ?”


Le molosse renifla encore Udo pendant quelques secondes avant d’aboyer, signalant sa position à son maître. Il ne fallut alors pas longtemps avant qu’un ork aux larges épaules n’apparaisse devant le blessé.


“Eh ben ! Eh ben ! Qu’es-on Ă  lĂ  ? Un morpion. Dis, t’aurait pu crier, gamin, j’t’aurait entendu, j’suis Ă©tabli pas loin.”


Udo fit non de la tĂŞte.


“T’aurais pas pu ? T’as pas d’langue, ou quoi ?”


Il fit couçi-couça.


“Un muet, manquait plus qu’ça.” Il s’avança et souleva le frêle humain dans ses bras pareils à des bûches. Udo grimaça, mais ce laissa faire, il n’avait pas le choix. “J’t’emmène, tu s’ras mieux chez moi qu’ici. J’irais chercher l’rebouteux quand’tu s’ras installé.”


Sans plus dire un mot, l’ork emmena son précieux chargement en sécurité, Argus jappant à ses côtés.


(en lien avec le texte "Destins croisés")



























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