Dans une cabine d’un gigantesque aĂ©ronef, quatre personnes sont en train de discuter d’un sujet quelque peu Ă©tonnant : comment parvenir Ă  faire ressentir la peur Ă  quelqu’un qu’ils connaissent très bien.

En effet, la personne visée par ce questionnement est assez particulière dans ce monde en cela qu’elle ne semble connaître la peur en aucune situation.

Cela pourrait être mis sur le dos d’une longue expérience ou d’un long vécu mais ce n’est nullement le cas, car cette personne est un jeune adulte récemment devenu explorateur de génie.

Ce qui trouble et inquiète d’autant plus le groupe tournant autour de ce jeune homme c'est l'apparente absence totale de peur de la mort qu'il peut avoir. Cela est extrĂŞmement inquiĂ©tant du fait de ses activitĂ©s pouvant mener Ă  des endroits et Ă  des situations très dangereuses ; or, il a Ă©tĂ© reportĂ© Ă  de multiples reprises que mĂŞme dans des situations oĂą dans des zones Ă  forte dangerositĂ© le jeune aventurier n’était nullement troublĂ© ou apeurĂ©, ce qui peut donc amener Ă  des situations potentiellement mortelles pour cette personne.

« D’après les derniers rapports que j’ai reçus, il est actuellement à proximité de la grande forêt des Brumes, en train de filer des coups de main aux soigneurs du grand hôpital local. Mais avant ça il a participé à une mission de sauvetage absolument rocambolesque au niveau de la grande chute de roche argentée. Le « pire » dans le tout dernier rapport que j’ai reçu est que certains témoins affirment l’avoir vu tenter de communiquer avec des trolls des cavernes en armure… » dit alors une jeune faune.

Assis Ă  ses cĂ´tĂ©s, un druide arachnĂ©en d’un âge très avancĂ© (158 ans) fini de remplir le journal de bord de l’équipe et lui rĂ©pond ceci : « En effet, l’antĂ©pĂ©nultième rapport de suivi fait par l’équipe A1 me fait de plus en plus penser Ă  une de nos hypothèses principales lorsque nous avons reçu les dĂ©tails de notre mission : cet ĂŞtre humain lĂ  ainsi que certains des animaux mythologiques qui gravitent autour de lui semblent issus d’un passĂ© Ă  tout le moins rĂ©volu voir complètement oubliĂ© dans notre monde actuel.

Cela peut certes sembler extrĂŞmement Ă©tonnant au vu de notre connaissance apparente du passĂ© de notre monde mais il y a un gros souci dans cette connaissance : presque 90 % de toutes les archives dont nous nous servons actuellement ne sont que des archives reconstituĂ©es et les complètes ne reprĂ©sentent rĂ©ellement que 8 % de ce qui reste ».

Les deux autres personnes du groupe [une nymphe borĂ©ale et un Ifrit (un dĂ©mon liĂ© aux flammes)> font la remarque suivante : au vu des dĂ©placements rĂ©cents jeunes aventurier, il est fort possible que lorsqu’ils arriveront au niveau de la forĂŞt des Brumes il risque d’être dĂ©jĂ  parti en direction du nord-est, vers les montagnes hallucinĂ©es. Le druide sort alors une carte de sa poche et commence Ă  la consulter avec ses partenaires.

10 minutes plus tard, alors que l’aéronef arrive au dernier point de passage avant la forêt, le groupe décide d’aller directement en direction de la montagne hallucinée afin de tenter de doubler l’explorateur acharné.

Du côté de la forêt des Brumes, dans une large tente dédiée au repos et à la méditation, cinq personnes entourent une sixième en position allongée sur un large lit. Cette dernière, un jeune homme d’une trentaine d’années tout en habits d’explorateur en haute montagne, semble se reposer sous la surveillance des personnes mentionnées juste avant.

Deux d’entre elles (une elfe des forĂŞts et un druide jedi) semble faire des vĂ©rifications poussĂ©es sur les membres extĂ©rieurs (jambes et bras) du jeune explorateur. Les trois autres reportent sur trois carnets diffĂ©rents les remarques et dĂ©couvertes du duo Ă  propos de l’étrange ĂŞtre qui est sous leurs yeux. Une dizaine de minutes plus tard (après une autre sĂ©rie de batterie de test) le jeune homme se relève en disant : « alors, chers membres du conclave des ombres dansantes, avez-vous une partie des rĂ©ponses que vous recherchiez Ă  mon propos ? ». Le quintet, après avoir fini de reconsulter les notes prises, le remercie chaleureusement de sa collaboration et lui dit que, oui, ils ont une grande partie des rĂ©ponses Ă  ce qu’ils cherchaient Ă  savoir Ă  propos du jeune homme.

Avant de sortir de la grande tante le druide tend une large feuille au jeune aventurier en lui disant que ce sont diverses petites recommandations quant à la nature des soins de type énergétique avec lesquels le jeune homme semble extrêmement familier. Ce dernier remercie chaleureusement le druide et se dirige vers la sortie du gigantesque camp bordant la forêt.

Peu après ĂŞtre sorti de la zone lourdement gardĂ©e il visualisa de nouveau ce qu’il s’était passĂ© les quatre jours prĂ©cĂ©dents et se fit cette rĂ©flexion : « En effet, mon rapport Ă  la peur et au froid semble ĂŞtre quelque chose de totalement anormal dans notre monde. De tout ce que j’ai pu voir comme rĂ©action lorsque je me mettais dans des situations dangereuses je n’ai quasiment pu que remarquer une immense inquiĂ©tude voire une peur envers ma personne, quand bien mĂŞme cela Ă©tĂ© clairement visible que je maĂ®trisais la situation ou les Ă©vĂ©nements ». Alors qu’il continuait de courir en direction de la montagne situĂ©e Ă  plusieurs kilomètres Ă  l’est de lui, il remarqua au loin dans le ciel un gigantesque aĂ©ronef aux couleurs de l’empire allant visiblement dans la mĂŞme direction que lui. Très surpris par la prĂ©sence de cet aĂ©ronef surtout en ces temps, il pensa simplement que c’était un groupe de scientifiques en vadrouille (ce qui arrivait somme toute assez rĂ©gulièrement) et continua son rapide dĂ©placement.

Du cĂ´tĂ© des montagnes hallucinĂ©es, le poste de gestion des arrivĂ©es a reçu un message provenant de l’aĂ©ronef : « Si jamais un ĂŞtre humain plutĂ´t jeune avec le badge d’aventuriers de rang B est enregistrĂ© par chez vous avant que nous n’arrivions, prière de le retenir plus possible quant au fait qu’il voudra certainement grimper une des zones de la montagne. Cela est primordial pour notre mission, car nous devons nous assurer de plusieurs choses Ă  son propos.

Bien à vous, chef de section Peter Molins ».

Juste après la rĂ©ception de ce message un branle-bas de combat impressionnant a pu ĂŞtre remarquĂ© par les diffĂ©rentes personnes Ă  proximitĂ© du poste de gestion ; une dizaine de membres du personnel s’est rapidement attelĂ©e au fait de prĂ©parer les fiches de suivi et de consignation tandis que le reste des membres non affectĂ©s Ă  une quelconque mission Ă  ce moment-lĂ  ont Ă©tĂ© redirigĂ©s en direction des 11 portes d’entrĂ©e que la zone comporte, afin d’être sĂ»r de ne pas louper l’arrivĂ©e du jeune homme.

Au niveau de ces 11 portes, chaque groupement ainsi constitué avait emporté avec lui des tenues chaudes. En effet, personne ne savait si le jeune homme était apprêté pour véritablement entrer dans la zone froide à côté de laquelle la petite bourgade était située ni même si, dans une hypothèse un petit peu étrange, mais pas tellement au vu du profil de l’aventurier, une fois arrivée en ville il ne chercherait tout bonnement pas à s’équiper en vêtements chauds.

Du point de vue du sens commun cela peut sembler extrĂŞmement Ă©tonnant, mĂŞme pour des crĂ©atures habituĂ©es au froid telles que les yĂ©tis (des crĂ©atures extrĂŞmement sociables soit dit en passant) ; cependant le jeune aventurier dont il est question semble non seulement ne pas connaĂ®tre la peur dans son essence la plus pure, mais en plus de ne nullement redouter les grands froids. Il a Ă©tĂ© repĂ©rĂ© Ă  plusieurs reprises dans diverses zones glaciaires souterraines en train d’explorer d’anciennes ruines, et ce, simplement habillĂ© d’une veste et d’un large pantalon !