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Louloutre![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Le guet apens(par Awoken)Dans une petite boutique du centre ville de la grande cité de Khilo, attendait un petit être à la peau violine et aux yeux jaunes. Des cheveux blancs attachés en un catogan négligé lui tombaient sur la nuque. Il attendait un client, et pas n’importe lequel, un riche bourgeois qui lui avait demandé un costume sur mesure. Pour la première fois de sa courte carrière de tailleur, Trisz allait travailler pour un grand, un homme fortuné. Autant dire que son impatience aurait été palpable pour n’importe qui entrant dans la boutique. Il trépignait littéralement sur place. Incapable quoi que ce soit, il faisait les cents pas dans son arrière boutique, guettant le son de la clochette. Un léger tintement retentit. C’était lui ! Le changelin fila comme une flèche au comptoir, prenant l’apparence d’un homme de haute stature aux yeux gris perçants et aux cheveux noirs parfaitement ordonnés. Arrivé devant le nouvel arrivant, il ne put s'empêcher de manifester un certain désappointement. Ce n’était pas l’homme qu’il attendait. A vrai dire, la personne qu’il avait devant lui n’était même pas un homme, c’était un tiefflin aux mains vertes, son visage était dissimulé sous une capuche mais les cornes laissées apparentes ne laissaient aucune place au doute. Le commerçant fit le tour du comptoir quelque peu gêné.
“Je suis désolé monsieur, je ne sers personne cet après-midi. Mais dès demain je…”
Le changelin hurla. A peine avait-il posé la main sur l’épaule du nouvel arrivant pour le raccompagner que celui-ci, avec un mouvement vif et précis, lui avait fait une clé de bras. Tout de suite après, il plaça un couteau sous la gorge du métamorphe.
“Ferme là ! A partir de maintenant, c’est moi qui te dis quoi faire. Tu vas me suivre bien gentiment à l’arrière de la boutique. Et oublies pas, au moindre signe de rébellion, couic !”
La peur au ventre, Trisz obéit. L’intrus lui lâcha le bras. Tout en massant la partie douloureuse, le tailleur alla à l’arrière, le couteau à présent dans son dos. Arrivé dans l’atelier, le bandit le poussa violemment contre le mur et plaqua son arme contre le cou de sa victime.
“Maintenant, tu vas m’écouter. Je sais qu’t’as rendez-vous avec le comte Puiddan. C’est lui que j’veux. Tu fais ce que je te dis. Tu dis ce que je te dis. Si tu fais rien qu’un pas de travers, j’te plante. Vu ?” Le changelin hocha la tête. “Bien. Alors, voilà ce qu’on va faire…”
Trisz n’écoutait qu’à moitié. La peur l’empêchait de se concentrer. Mais la peur de quoi ? Pour le moment, le semi-dragon avait bien trop besoin de lui… Mais après ? Et puis, si il commençait à paniquer ? Si il ne maîtrisait plus sa forme actuelle ?... Une chose sûre, il ne voulait pas mourir.
“T’as compris l’plan ?”
Il hocha précautionneusement la tête.
“J’veux qu’tu l’dises ! — Ou… Oui. — Très bien…” Il s’écarta du boutiquier. “Si t’es sage, j’te tuerais pas.”
Évidemment, le commerçant savait qu’il mentait. Dans ce genre de scénario, le meurtrier ne laissait aucun témoin, il l’avait lu dans un de ses romans. Ils attendirent dans l’arrière boutique pendant une vingtaine de minutes, l’intrus jouant avec son couteau tout en gardant un œil sur son otage. La sonnette tinta. Un frisson glacé parcourut l’échine du métamorphe quand il vint se placer derrière le comptoir. Le comte était là , souriant. C’était un homme sec avec beaucoup de prestance. La bonté se lisait dans ses yeux francs. A ses côtés, un ork aux aguets, la main sur la garde de son épée, servait de garde du corps à l’aristocrate.
“Tout va bien, mon ami ? Vous semblez bien pâle.”
Non, décidément, le tailleur ne pouvait pas laisser son client se faire tuer par la brute derrière lui. Avec une voix aussi monotone que s’il échangeait des banalités, il essaya de prévenir le comte.
“Tout va bien, monsieur, j’ai juste subi quelques évènements qui m’ont quelque peu secoué avant votre arrivée. Si vous préférez qu’on remette ce rendez-v…”
Il se cambra en sentant la pointe du couteau dans son dos. Il n’avait plus le choix. Il cria.
“Fuyez, monsieur le comte ! C’est un piège ! Fuyez ! — Sale rat !”
Le commerçant sentit alors la lame lui rentrer dans le dos pour en ressortir aussi prestement. La douleur vive lui interdit tout mouvement. Accoudé sur sa console, il tenait à peine debout. Devant ses yeux, le garde tira son épée tandis que l’assassin s’élançait vers sa cible. Tout s’enchaina alors très rapidement. Le garde parvint à se mettre entre le comte et son assaillant et à parer un coup mortel. Surpris, le tiefflin se rétablit cependant avant de retenter sa chance. Cette fois, l’ork le transperça de part en part. A moitié allongé sur son comptoir, le changelin vit les regards surpris de l’aristocrate et de son escorte. N’ayant plus d’énergie, il avait repris sa forme normale. A sa grande surprise, au lieu de le laisser comme s’il était lui-même un rebut, le gentilhomme vint vers lui et examina rapidement la blessure avant de se tourner vers son employé.
“Herb ! Allez chercher un médecin, vite !”
Trisz sombra, en entendant le tintement de la clochette. |