L'Académie de Lu





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Une rencontre singulière

(par Ellumyne)
(Thème : dĂ©faite)



En ce début de soirée automnale, le soleil était déjà bas dans le ciel. Ses rayons rougeoyants nimbaient le quartier tout entier d’une lueur orangée. Jasper ronronnait de plaisir, tranquillement lové dans les bras de sa petite maitresse qui le gratouillait entre les oreilles. Ce qu’il aimait le plus au monde. Ils avaient passé l’après-midi ensemble à s’amuser et le matou s’octroyait maintenant une petite sieste bien méritée. Un rayon de soleil traversa la baie vitrée et s’infiltra à travers les yeux mi-clos de l’animal. Gêné par la lumière, il se releva et s’étira de la tête aux pieds. La petite fille ria de bon cœur en repoussant la longue queue rayée qui lui chatouillait le nez.

Il Ă©tait temps pour le chat de faire son tour de garde. Dans un silence absolu, il sauta du canapĂ© jusqu’au tapis, puis progressa Ă  pas de loup le long de la cheminĂ©e avant de se diriger vers la porte fenĂŞtre menant au jardin. Avait-il envie de sortir ? Peut-ĂŞtre… Peut-ĂŞtre pas… Dans le doute, il s’apprĂŞta Ă  miauler quand soudain, deux yeux d’un vert perçant attirèrent son regard. Jasper avait l’habitude de croiser les autres chats du quartier. Les rares qui osaient s’aventurer sur son territoire Ă©taient fĂ©rocement chassĂ©s, et peu se risquaient si près de la maison. Alors qui Ă©tait cet inconnu ?

Était-ce seulement un fĂ©lin ? Il ne ressemblait Ă  rien de ce que le matou avait dĂ©jĂ  connu. Les moustaches frĂ©missantes, il s’approcha de la barrière invisible qui les sĂ©parait, mais contre toute attente, la crĂ©ature ne broncha pas et le fixait de son regard envoutant. Elle Ă©tait beaucoup plus grosse que Jasper. Son corps plus massif, Ă©tait hĂ©rissĂ© de longues pattes velues qui se mouvaient souplement, en suivant la cadence de la bĂŞte. Jasper se figea, soudainement inquiet, n’ayant aucune idĂ©e de ce Ă  quoi il faisait face. Lui, qui pourtant ne craignait jamais rien, ne savait pas comment rĂ©agir.

Il feula, montrant ses crocs menaçants, en espérant secrètement faire fuir cet être étrange, mais la créature lui rendit sa grimace au centuple. Babines retroussées, elle exposa ses longues canines sanglantes tandis qu’un filet rouge sombre barbouillait les poils de son menton. Les oreilles aplaties de colère vers l’arrière du crâne laissaient apparaitre deux petites cornes pointues sur le haut de sa tête. Jasper écarquilla les yeux de terreur et un miaulement de détresse sorti de sa gorge tandis qu’il se retournait pour chercher du réconfort auprès de sa maitresse. La créature dans le jardin en profita pour se relever, tandis qu’une vilaine paire d’ailes s’agitait dans son dos.

C’en fut trop pour Jasper qui passa à l’attaque pour protéger son foyer. Toutes griffes dehors, il se rua sur l’ennemi qui le narguait depuis tout à l’heure. Au même instant ce dernier décida de contre attaquer et les deux animaux se prirent la vitre de plein fouet. A moitié assommé, Jasper se résolut à battre en retraite, et il retourna sur le canapé douillet en ruminant sa défaite. La petite fille le pris dans ses bras en le rassurant. Quelques secondes plus tard, un bruit de clé dans la serrure attira leur attention.

— Margaret ?

— Oui maman ?

— C’était quoi ce bruit ? Je t’ai dĂ©jĂ  dit de ne pas jouer au ballon dans le salon !

— C’est pas moi, c’est Jasper ! Je sais pas c’qu’il a. Il a vu quelque chose dehors et il a sautĂ© sur la vitre.

— Oh, le pauvre, j’espère qu’il ne s’est pas fait m… Qu’est-ce que… Margaret ! Qu’est-ce que tu as fait Ă  ce pauvre chat ?

— Mais… Tu m’avais dit qu’on irait chercher des bonbons ce soir… Pour Halloween…

— Je n’ai jamais inclus Jasper dans la tournĂ©e ! Enlève-lui ce dĂ©guisement monstrueux. Et… Oh mon dieu… J’y crois pas… Mon rouge Ă  lèvres…

Les yeux de la mère naviguèrent de son maquillage aux babines rougeoyantes du chat. Puis de la cheminée aux poils noirs grossièrement rayés de gris, dans un semblant de dessin de squelette.

— J’en connais une qui va ĂŞtre privĂ©e de sortie ce soir !




























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