L'Académie de Lu





Pas encore inscrit ? /


Lien d'invitation discord : https://discord.gg/5GEqPrwCEY


Tous les thèmes
Rechercher dans le texte ou le titre
Expression exacte
Rechercher par auteur
Rechercher par type de défi
Tous les textes


PseudoMot de passe

Mot de passe perdu ?

Copeland Timeline


La fugue

(par Awoken)
(Thème : commercial)



“Un, deux, trois
 Un, deux, trois
 Tenez vous droite je vous prie. Un, deux trois


— Vous pouvez vous taire? J’arrive pas à me concentrer avec “vos un, deux, trois”.

— Je me tairais quand vous suivrez le tempo.

— Quel tempo?! Y a pas de musique!

— Si mademoiselle veut bien faire attention à la tenue de son langage


— Oh, toi! N’en rajoute pas!

— Allez! veuillez reprendre votre exercice je vous prie. Un, deux, trois
”

L’adolescente continua de tourner et de faire des ronds de jambe dans le vide. Ce cours l’exaspĂ©rait au plus haut point et les remontrances incessantes de son serviteur n'arrangeaient rien. Le pompon arriva aprĂšs qu’elle se fut prise les pieds dans sa robe.

“On a pas idĂ©e d’ĂȘtre si empotĂ©e! Allons, relevez-vous et repre
.

— Non!

— Plaüt-il?

— PlaĂźt-il?” rĂ©pĂ©ta la jeune fille en caricaturant. “J’en ai plus qu’assez de ce cours idiot!

— Mademoiselle!” Intervint le vieil homme

“La ferme Gard! J’en ai par-dessus la tĂȘte de t’entendre Ă  la moindre erreur que je fais!

— Je le fais pour que vous deveniez


— Une dame digne de ce nom, merci, je connaüs le refrain! Maintenant, si vous le voulez bien je vais me retirer et prendre un peu de temps pour moi.” Se disant, elle se dirigea vers la porte et l’ouvrit avant de terminer. “Je vais faire un tour
 Seule!”

Elle referma le battant et le verrouilla avant mĂȘme que ces tuteurs n’aient eu le temps de rĂ©agir. Sans attendre, elle se mit Ă  courir tout en riant aux Ă©clats. Enfin un peu de libertĂ©!


***


Quilyan avait Ă©changĂ© sa robe et ses escarpins contre une tunique courte, un pantalon et des bottes hautes. Elle avait remontĂ© ses cheveux en un chignon nĂ©gligĂ© et avait recouvert le tout d’une cape doublĂ©e de fourrure. Elle avait passĂ© assez de temps Ă  observer ceux qui venaient faire part de leurs dolĂ©ances Ă  son pĂšre pour avoir une idĂ©e globale des tenues portĂ©es par le peuple.

C’était la premiĂšre fois qu’elle se rendait seule en ville. Habituellement, elle la traversait en carrosse et ce dernier ne s’arrĂȘtait que devant quelques rares magasins que la populace ne frĂ©quentait visiblement pas. Cette fois, elle pourrait lambiner autant qu’elle le souhaitait, elle d’étal en Ă©tal sans forcĂ©ment acheter quoi que ce soit, juste pour voir.

Luzon lui avait dĂ©crit une fois ce Ă  quoi cela ressemblait de dĂ©ambuler au milieu des Ă©tals, d’entendre les appels des marchands, de sentir les odeurs, de voir les mille et unes couleurs
 Les mots qu’il avait employĂ© Ă©taient loin de la vĂ©ritĂ©.

Partout autour d’elle, les badauds parlaient, marchandaient, des senteurs de toutes sortes et de toutes provenances lui sautaient au nez les unes aprĂšs les autres. Et les couleurs
 Tout le long de l’allĂ©e commerciale les Ă©choppes rivalisaient d’inspiration, de fantaisie, de gĂ©nie en Ă©talant des couleurs toutes plus merveilleuses les unes que les autres, que ce soit sur les tissus, parmi les Ă©pices ou au cƓur de pierres multicolores. L’adolescente pouvait presque sentir ses yeux briller face Ă  tant de nouveautĂ©, tant de beautĂ©.

La jeune duchesse Ă©tait tellement absorbĂ©e par ce spectacle qu’elle mit quelques instants Ă  rĂ©aliser qu’on la tirait en arriĂšre. Elle se retourna pour faire face Ă  trois hommes d’ñges divers aux habits ayant connu une gloire rĂ©volue depuis longtemps.

Il ne lui fallut pas longtemps pour Ă©valuer la situation. Elle Ă©tait face Ă  trois ordures qui n’en voulaient qu’à son argent et se trouvaient entre elle et les passants. Elle n’avait aucune chance
 Sauf si


Elle leur fit une rĂ©vĂ©rence et, ce faisant, elle ramassa une pierre qui vola dans le front du premier. Il s’effondra et la jeune fille en profita pour retourner dans la rue principale. Elle se perdit dans la foule sans que ses assaillants n’osent mĂȘme la poursuivre.

Elle retourna au manoir oĂč l’attendait un Gard plus que remontĂ© qui se radoucit cependant en voyant que sa protĂ©gĂ©e n’avait rien.

“Tu t’es bien amusĂ©e?

— Oui. Tu m’accompagneras la prochaine fois?

— Pour me faire virer aussitît?! Sans moi!

— Ooooh
 Alleeez!” Elle tenta la technique des yeux doux, elle savait que ça fonctionnerait;

“Raaaah! Bon
 Si vous voulez
 Mais je compte sur vous pour ne prendre aucun risque
 Et ne plus m’enfermer avec la mĂ©gĂšre.

— Vous ĂȘtes restĂ©s bloquĂ©s longtemps?

— Une heure. C’était un vĂ©ritable enfer.”




























© 2021 • Conditions générales d'utilisationsMentions légalesHaut de page