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![]() ![]() Contraintes aléatoires Contraintes à sélectionner soi-même Testeur d'auxiliaire Situations aléatoires (défi de Schrödinger) Textes sans commentaires Générateur de situation/synopsis ![]() DĂ©fi d'Elinor (les contes de fĂ©es)
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JilanoAlhuin![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Un joyeux festin(par Ellumyne)Les oiseaux chantaient gaiement à l’orée du bois jouxtant le petit village situé loin au fond de la campagne. Ici, tout respirait le calme et les habitants profitaient d’une tranquillité paisible. La veille au soir, une jeune femme avait fait le chemin de la grande ville vers ce petit écrin de paradis pour rendre visite à ses grands-parents et le hameau tout entier avait fêté sa venue comme il se doit. Des tord-boyaux artisanaux avaient coulé à flot et la place centrale s’était transformée en piste de danse éclairée à la lueur d’un feu de bois. Les festivités avaient duré jusqu’à tard dans la nuit et maintenant que le soleil se levait timidement, tout était étrangement silencieux. Un mouton bêla quand Alice passa devant son enclos. La démarche avinée de la jeune femme ne lui inspirait pas confiance. Et lorsque cette dernière enjamba la barrière du poulailler, les gallinacés sautillèrent dans tous les sens pour fuir la paire de chaussures à talons qui entrait dans leur territoire. D’un œil suspicieux, les poules suivirent le parcours de cet être humain étrange qui titubait en cherchant la sortie. — M’am, p’pa… Z’êtes où ? M’sens pas très bi… bien, marmonna Alice entre ses dents. Manifestement, le repas d’hier soir lui restait sur l’estomac et, la vue trouble, elle cherchait tant bien que mal à retrouver sa famille. Une douleur au ventre la faisait souffrir le martyr et elle se rendit compte que c’était parce qu’elle avait faim. Très faim. Il fallait qu’elle se sustente avant de s’écrouler. La barrière en bois se brisa sous son poids lorsqu’elle voulut l’escalader et une grosse écharde se planta dans sa cuisse. Mais son mal de crâne était si intense qu’elle ne s’occupa pas de cette blessure insignifiante. Là -bas ! Madame Martin, Marin, Malain… Elle ne se souvenait plus. — Ma’m Mmmain ! baragouina la jeune femme en s’approchant. Aucune réponse ne lui parvint. La vieille dame était allongée sur son rocking-chair, les yeux mi-clos et se laissait bercer par le vent frais du matin. Des trainées de khôl noir semblaient avoir coulées sur ses joues. Des oiseaux l’entouraient et venaient à tour de rôle picorer dans sa main les quelques graines qu’elle avait l’habitude de leur proposer. Ils s’envolèrent à tire d’ailes lorsqu’Alice approcha en quête de nourriture, mais ils restèrent à proximité en la fixant d’un regard hostile. — Oh n… non… bafouilla la femme en s’apercevant que de la confiture jonchait le sol et les murs. Quel gâchis… Le tiraillement dans son estomac s’intensifia et comme mue par une force invisible, elle se jeta par terre pour lécher le précieux nectar qui coula en douceur dans sa gorge. Cela calma instantanément la douleur et Alice se sentit revivre. Il lui en fallait plus. Elle releva la tête soudainement plus alerte, et renifla l’air ambiant à la recherche d’une odeur intéressante, prometteuse d’un prochain festin. Un fumet léger lui titilla les narines et Alice savait que si elle arrivait à mettre la main dessus, ce serait un vrai régal. Elle se redressa pour en chercher la source quand pan ! — Tu l’as eue ? Hein ? Tu l’as eu cette saloperie ? hurla un homme barbu à son comparse. — Chais pas ! Arrête de crier fort comme ça ! Tu fais trop de bruit. Si ça se trouve il y en a d’autres, et j’ai pas envie que tu ameutes tout le village, grogna le second. Les deux hommes s’approchèrent de leur cible, en pointant leur fusil vers l’avant, comme s’ils craignaient qu’un monstre ne leur saute au visage. Ils soupirèrent de soulagement en voyant Alice se tortiller de douleur dans la poussière. — Mais achève-la ! T’attends quoi ? Qu’elle te morde ? ronchonna le premier homme. Pan — Voilà , une balle en pleine tête. Je ne pensais pas que la pandémie viendrait jusqu’à nous. Ils avaient raison à la télé. — Ouais… On aurait dû la mettre en quarantaine quand elle est arrivée de la ville. Personne nous a écouté. Et maintenant, regarde madame Mangin. Son cerveau dégouline sur le sol et ses yeux ont été dévorés par les corbeaux. Si c’est pas triste. — Allez viens. C’est pas le moment de larmoyer. Faut qu’on vérifie s’il y a des survivants. L’arme à la main, les deux hommes se dirigèrent vers les autres maisons, fouillant chaque recoin et mettant à l’abri les rares rescapés. |