L'Académie de Lu





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Le poids des autres

(par Awoken)
(Thème : rĂ©gal)



Dans les rues animées d’Arcopia, nombreux, plus nombreux que d’habitude s’entend, étaient les citoyens à se rendre dans les tavernes. Voyant cela, le secrétaire de la Magistrate ne put retenir une exclamation.


“Mais c’est quoi ce bordel?!”


Personne ne prêta réellement attention à lui, un être de quatre-vingt-dix centimètres était perçu comme négligeable par le commun des mortels. Perdu dans le flot de badauds, le gobelin ne savait où aller. Prenant son courage à une main, il tira de la deuxième sur un passant passant par là. Quand l’homme eut enfin baissé les yeux sur lui, il demanda.


“Dites, vous pourriez me dire ce qu’il se passe?

— Y a une bagarre.

— Comment ça une bagarre?!

— Ben, une bagarre quoi! Y a deux blanc-becs qui disent avoir retrouvé l’carnet d’la maîtresse de guilde et qui s’battent pour avoir la récompense. Mais moi j’dis qu’y z’ont pas l’bon carnet.

— Oui, enfin, il ne doit pas y avoir tellement de livres perdus dans la cité non… C’est pas important… Pourquoi personne les sépare?

— Pasque c’est marrant.

— Marrant?!” Le sang de la créature verte ne fit qu’un tour. “Marrant!”


Il se fraya un chemin, assez facilement étant donné sa taille, à travers le regroupement pour finalement atteindre les deux zig qui s’écharpaient à même les pavés. Son sang fit un second tour en reconnaissant l’un des bagarreurs.


“CRYZMO GAL’AMIB! Je te prie de cesser incessamment sous peu ce charivari!”


L'intéressé arrêta son poing à deux doigts de la figure de son adversaire. Il plissa les yeux, puis, reconnaissant son homologue gobelin, il fit un grand sourire qui laissa échapper une nauséabonde odeur d’alcool frelaté.


“Fasz! C’te surprise! Tu viens m’aider?”


Le dit Fasz ne devint pas rouge, la nature de sa peau l’en empêchait, mais il obtint rapidement une couleur assez indéfinissable se trouvant entre le marron et le vert. Il attrapa son compatriote par l’oreille et le traîna hors du ring improvisé tout en criant aux badauds qui riaient de la scène:


“CIRCULEZ! Y A RIEN A VOIR!

— Mais laisses les s’battre” intervint un bonhomme trapu. “C’était marrant!

— Le prochain qui ose dire que regarder des gens se faire du mal, c’est marrant, recevra une correction dont il se souviendra!” Asséna-t-il, les yeux brillants soudain d’un éclat doré.


Il continua de tirer derrière lui son infortuné camarade pendant quelques minutes avant de le lâcher devant une échoppe d’herboriste.

“Bon! Maintenant,” commença-t-il en essayant de retrouver son calme. “tu vas me dire ce qu’il t’as pris de te battre pour un… carnet…

— Ben… Y a la récompense…

— Tu n’es pas quelqu’un à plaindre je crois…

— Ben, non… Mais… C’t’à dire que Susz garde tout dans un coffre, t’sais comment qu’elle est, une vraie pince.

— Et je suppose qu’il y a une bonne raison pour que tu veuille de l’argent dont ta femme ne sache rien!...

— Bonne, ça oui! La gnôle du gars Kandras est un régal! A tomber par terre!

— Mmmmh Oui… Surtout quand on en a trop bu.” Le binoclard se pinça le nez de lassitude. “Qu’est ce que nôtre père dirait s’il te voyait te vautrer dans… L’alcool…

— Ben… C’est bon. Pis ça fait du bien.

— Non! Non, ça ne fait pas de bien! Tu t’es regardé?! Tu tiens à peine debout! Tu te bas pour un fichu bouquin! Tu… Tu devrais avoir honte de toi.”


Fasz posa une pièce d’argent dans la main de son frère;


“Va voir Aragon,” Dit-il en désignant l’échoppe à côté d’eux. “ses potions de guérison sont excellentes. Avec ça, au moins, ta femme ne verra rien.

— Frangin…” Bafouilla le bagarreur, surpris. “Pourquoi?

— Parce que j’ai toujours l’espoir qu’un jour tu arrives à te reprendre le dessus.”


Sans un mot de plus, le secrétaire de la Magistrate tourna les talons et entreprit de remonter la ruelle. Dans son dos, il entendit son frère lui dire un timide “merci” avant de distinguer le son du carillon de l’herboristerie tinter mélodieusement.




























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