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Elinor![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Le barbu se redressa pour inspirer profondément. Ce statut quo ne pouvait durer plus longtemps. Il fallait qu’il agisse. Il fallait qu’ils agissent. Sa fidèle compagne allait l’aider, il en était certain. Comment ? Elle se gardait bien de le lui communiquer. Elle avait l’art de trouver seule des solutions au dernier moment, même dans les situations les plus désespérées, quand lui-même n’était plus sûr de pouvoir continuer. Elle était sa bouée de sauvetage, son salut.
Les muscles tendus, l’homme fixait son vis-à -vis sans ciller. Certes, son corps commençait à sérieusement sentir le poids du temps, mais son esprit, lui, avait gardé toute la vivacité de sa jeunesse. Il trouverait une solution, un moyen de contourner le problème. Avec elle. Sa belle et fidèle amie dont il ne s’était séparé depuis leur première victoire. Il reporta son regard sur elle. L’œil confiant, il admira pour la énième fois sa droiture, mais aussi sa douceur palpable, son teint d’un blanc presque parfait qui contrastait avec son habit noir si lustré qu’il en émettait des reflets bleu-vert. Le vieil homme lâcha sa camarade des yeux presque à regret. L’heure n’était, depuis longtemps, plus à la rêverie. S’il comptait sur sa partenaire pour le sortir de cette situation épineuse, il savait aussi qu’elle ne prendrait la main que s’il avait tout essayé. Or elle n’avait esquissé le moindre mouvement. Il y avait donc toujours quelque chose qu’il pouvait faire. Il n’avait pas tout tenté. Pas encore.
Pourtant, il se sentait désemparé. Il se trouvait aussi minuscule que son adversaire lui paraissait immense. Pour un peu, il se serait senti basculer dans un vide immaculé, le cœur serré par la peur de l’échec. Le barbu se ressaisit. Il le devait ; il le lui devait. Après tout ce qu’elle avait fait pour lui… Les lèvres pincées, il fouilla sa mémoire, parcourant le passé au pas de course. La solution devait se trouver là , quelque part. Sinon, sa belle serait déjà intervenue. Il ferma les yeux – il savait son opposant incapable de le prendre par surprise – pour plonger plus profondément dans ses souvenirs. Il était certain que tout était là . Qu’il n’avait rien oublié. Alors pourquoi ? Pourquoi ne voyait-il pas ce qu’il lui manquait pour avancer ?
Les paupières fermement pressées, il revint jusqu’à l’origine de son histoire, jusqu’à sa motivation première, jusqu’à son essence même.
Mais oui. C’était évident. Comment n’y avait-il songé plus tôt ? Il en sourit malgré lui.
Se relâchant enfin, le vieil écrivain fit lentement glisser sa belle plume sur le papier blanc. |