Le vent avait tourné. Du haut de la citadelle, Melia regarda ses dernières armées qui s’étaient rassemblées. 1017 soldats, 163 chevaliers et 12 mages. Dans le lointain, des milliers d’adversaires arrivaient. Dans moins d’une heure, sa nation n’existerait plus. La jeune reine retourna dans sa chambre et enfila la robe magique qu’elle avait réussi à obtenir et s’équipa de la dague magique qu’elle possédait depuis son enfance et de son épée de keflyx.
Cela ne ferait pas grande différence, mais elle refusait de se laisser capturer. Elle mourrait avec ses soldats. Il n’y avait pas d’alternative. Melia descendit rejoindre les rangs et grimpa sur un destrier blanc. La petite armée se tourna vers sa dirigeante. Elle leva son épée vers le ciel et prit la parole.
— Aujourd’hui, ne me considĂ©rez plus comme votre reine. Aujourd’hui, je suis votre compagnon d’armes. Vous savez aussi bien que moi que notre espoir est rĂ©duit. Mais je vous jure solennellement de me battre Ă vos cĂ´tĂ©s jusqu’à la mort. Aujourd’hui, nous vaincrons ou nous pĂ©rirons tous. Pour notre patrie !
L’ensemble des soldats levèrent leurs armes au ciel en hurlant pour suivre leur reine. L’armée se retourna vers l’ennemi approchant. Ceux-ci, engoncés dans de lourdes armures de plates noires comme le jais, maniaient de lourdes haches. Derrière eux, prêts à prendre le relais en cas de défection de l’infanterie, leurs pendants sur coursiers noirs avançaient à petite allure. Quant aux mages des étoiles, juchés sur d’imposants dragons, promettaient d’utiliser leur effroyable magie gravitique si le besoin s’en ferait ressentir.
La robe recouverte de plumes irisées que portait Melia s’illumina et le temps se ralentit pour les défendants. L’armée en infériorité numérique en profita pour attaquer les premiers. La magie qu’émettait le tissu magique leur permettait d’occire leurs adversaires, mais le surnombre de leurs opposants prit rapidement le dessus. Ils pouvaient éliminer dix soldats pour le prix d’un seul des leurs, mais cela restait insuffisant. L’enchantement ne durerait jamais suffisamment longtemps.
Mais le ciel s’assombrit soudainement, alors qu’un quart de l’armée de Melia était déjà tombée. La reine regarda le ciel. Dans le ciel, plusieurs milliers de créatures volantes fondaient sur l’armée noire de Yegin. Au sein des renforts, Deryx, le roi harpie lui-même, menait l’assaut. Leurs regards se croisèrent. Le peuple harpie avait accepté de ravitailler ses forces mais refusé de participer au combat. Pour une raison qui lui était inconnue, ils avaient finalement changé d’avis. Melia articula un remerciement et reprit le combat.
(version non définitive)