« Vite, vite il nous faut partir en direction du pilier de couleur ocre Ă  notre droite ! », hurla l’un des membres du groupe d’exploration. Les 13 autres personnes se dirigèrent alors en direction du pilier indiquĂ© par leur compagnon tandis que ce dernier dĂ©ployait un dispositif de protection mĂ©canique tout autour de la zone. Après cela il se prĂ©cipita en faisant de gigantesques bonds vers le reste du groupe ; une seconde Ă  peine après avoir rejoint ses comparses aventuriers tout un pan de l’édifice souterrain dans lequel ils Ă©taient s’effondra qu’avec fracas.

Chose très étonnante, seul le pilier de couleur ocre a tenu le choc malgré l’effondrement quasi intégral du plafond ainsi que les murs porteurs de la zone. Après deux longues minutes à se remettre de leurs émotions, le groupe s’écarta prudemment de la zone de sécurité et observa les dégâts.

Le plus jeune membre de la bande de joyeux drilles s’exprima en ces mots : « SĂ©rieusement, qui aurait pu prĂ©voir ce genre de gigantesque entourloupe ! ? Ils sont totalement fous les concepteurs de cette zone avec leurs dispositifs, bordel ! ». Deux autres membres du groupe le rassurèrent quelque peu en lui disant que ce genre de cas Ă©tait extrĂŞmement rare lors de l’exploration de ruines antiques « et en toc ! » rĂ©pondit le plus expĂ©rimentĂ© de la bande, en exposant de rire.

Le reste du groupe le regarda l’air faussement navrĂ© tandis que le jeunot observa la scène en se disant :

« Décidément, ils sont aussi voire plus excentriques que ce que l’on m’avait raconté à leur propos, ces baroudeurs de l’extrême ».

Juste après le chef informel de la bande posa sa tĂŞte sur le sol afin d’écouter visiblement les vibrations ; au bout de 10 secondes d’un silence pesant il se releva en faisant signe qu’il fallait avancer en ligne droite en direction de gigantesques symboles bleus apparus au loin au tout dĂ©but de l’effondrement. Toutes et tous se mirent en marche rapide tout en surveillant l’entièretĂ© de la zone. Après quatre minutes de marche, ils arrivèrent d’une grande salle ovale bardĂ©e de peintures rupestres et, chose bien plus Ă©tonnante, de vitraux !

« Ces vitraux, ils me rappellent quelque chose… je suis quasiment certain que nous en avons croisĂ© des semblables non seulement lors de notre avant-dernière exploration au niveau de la haute montagne de Bur mais aussi lorsque nous avons pris le bateau la dernière fois en direction du continent sur lequel nous sommes actuellement » murmura l’une des membres du groupe tout en prenant des clichĂ©s et faisant des relevĂ©s graphiques de la zone. Le reste du groupe pris des mesures et fit des relevĂ©s magiques avec des cristaux de radium ; ces cristaux sont en gĂ©nĂ©ral employĂ©s afin de contrer certains mĂ©canismes de dĂ©fense mĂ©morielle pouvant ĂŞtre prĂ©sents dans les vieilles ruines.

En effet, il a été découvert assez récemment que la radioactivité de certains matériaux très précis était capable de quasiment annihiler toute forme de magie et/ou d’effets magiques pourraient être implantés dans des objets où dans des habitations.

Une bonne dizaine de minutes plus tard, tous se regroupèrent autour d’une grande table déployée et firent chacun leurs comptes-rendus.

Lors du compte-rendu fait par un des membres tous et toutes remarqua quelque chose qui les Ă©tonna grandement : plusieurs des gravures anciennes ainsi que deux vitraux bien plus rĂ©cents reprĂ©sentaient une seule et mĂŞme chose qui n’était pas censĂ©e, d’après les connaissances actuelles, avoir existĂ© durant l’époque oubliĂ©e. La chose en question, des sortes de Golem auto-rĂ©pliquants et capables de se mouvoir autant sur la terre que dans les mers, n’était censĂ©e ĂŞtre apparue mystĂ©rieusement il y a environ 2300 ans seulement, lors du « cataclysme aĂ©rien de la mer des Sarghast ».

Dalgo, Catherine, Paul et Aerhine se lèvent alors de la table et part en courant en direction du fond de la zone tout en faisant signe au reste de leurs comparses de rester sur leurs gardes. Une fois arrivés à ce qui semblait être un embranchement entre deux chemins, le quatuor découvrit deux autres passages dont un semblant mener vers un gigantesque abîme à la profondeur insondable. Cela les surprit extrêmement, car l’entièreté de la zone autour des ruines est censée être recouverte de créatinine, une roche sédimentaire extrêmement solide dans laquelle il est d’ordinaire impossible de creuser (et encore moins de construire) à moins d’utiliser de la magie de fission. Cette dernière n’ayant été découverte et maîtrisée qu’il y a à peine 120 ans il est impossible que ces passages et cet abîme est pu être réalisé de main humaine ou même par des titans de l’ancien temps.

Revenant en arrière en marquant les murs afin de bien être sur du chemin retour, le quatuor annonça son étrange découverte au reste du groupe tout en envoyant (péniblement) plusieurs messages magiques en direction de l’extérieur afin de prévenir le haut conseil. Après cette annonce une discussion s’engagea afin de savoir si pénétrer ou non plus en avant dans cet abîme afin d’en révéler potentiellement les secrets. Quelques minutes plus tard, alors que les uns et les autres échangeaient leurs arguments, plusieurs papillons lumineux arrivèrent en direction du chef informel de cette petite bande. Prenant dans ses deux mains les messages magiques ainsi arrivés (ces papillons étant les moyens de communication privilégiée entre les magiciens pour les longues distances) il les ouvrit et les à haute voix afin que ses comparses sachent de quoi il en retournait.

« Cher groupe de baroudeurs de l’extrĂŞme, cela nous rassure d’avoir de vos nouvelles depuis la dernière fois et votre accostage du navire d’exploration le Jasimar. Des diffĂ©rents rapports que vous nous avez transmis, il semblerait que quelque chose d’étrange et d’innommable soit Ă  l’œuvre dans ces lieux. MalgrĂ© la non dĂ©tection d’une quelconque anomalie ou d’une abomination cosmique via les artĂ©facts de protection que les familles de Bhor et de Mapel vous ont donnĂ© avec joie pour votre Ă©popĂ©e il vous faut rester très prudent ; en effet, l’effondrement totalement inopinĂ© et imprĂ©visible de la troisième zone dans laquelle vous Ă©tiez ainsi que la prĂ©sence de ce pilier de couleur ocre semble nous indiquer Ă  nous, membres du Haut conseil, que cet endroit peut avoir un lien avec l’époque oubliĂ©e. MĂŞme si d’après l’entièretĂ© de vos rapports vous n’avez jamais Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  des objets et des structures ayant un lien avec cette sombre pĂ©riode nous tenons Ă  vous rappeler ceci : malgrĂ© toute la puissance et l’expĂ©rience que vous avez, restez extrĂŞmement prudents si vous tenez Ă  continuer dans l’exploration de cette zone.

Nous, membres du Haut conseil, tenons particulièrement à rappeler à celui qui lira à haute voix notre prose qu’il faut préserver son essence.

Bonne chance à vous tous, explorateurs insatiables des profondeurs insondables ».

Après cette lecture, il fut décidé d’un commun accord de poursuivre l’exploration tout en multipliant les garde-fous sur chacun des membres du groupe.

Après une heure d’une lente et longue marche Ă  travers de multiples tunnels clairement d’origine non naturelle le groupe aboutit Ă  une immense salle carrĂ©e ; avant mĂŞme de pouvoir prendre de quelconques mesures, tous rĂ©alisèrent n’étaient pas une simple salle : cette dernière faisait en fait la taille d’un terrain de foot !