L'Académie de Lu





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Celle qui m’apaise

(par Zandra-Chan)
(Thème : apaiser)



Je crois que j’ai dĂ©cidĂ© : ça sera Aya ma nouvelle maman.

Elle dit des gros mots parfois, elle rouspète souvent, elle fait presque toujours la tĂŞte… mais pour de vrai, elle est gentille. Peter aussi il le sait ; j’en suis sĂ»re.


Aujourd’hui, on a pas eu le droit de sortir. Encore. Il faisait beau pourtant. Les grands disent que c’est parce qu’il y a des monstres dehors. Mais… ça existe pas, les vrais monstres… si ?

On m’a prêté plusieurs poupées pour pouvoir jouer, alors les grands disent que “j’ai de la chance”. Mais je n’ai pas envie de jouer avec les autres filles. Elles disent que je suis petite, que je joue “comme un bébé”. J’ai pas envie de jouer avec elles. Ce n’est pas de la “chance” d’avoir plein de poupées si on a personne pour jouer avec. Et j’aime pas être toute seule.

Je regarde autour de moi. Il y a plusieurs grands qui nous surveillent dans la salle de jeux. Je suis presque sĂ»re que… Oui ! Aya est lĂ  ! Elle discute près de la porte avec une grande dame qui me fait un peu peur. Je me lève quand mĂŞme pour aller voir ma nouvelle maman. Rien ne lui fait peur, Ă  elle. MĂŞme pas la grande dame. Et pourtant, elles n’ont pas l’air d’accord.

— Iko… tu rĂ©alises ce que tu me demandes, lĂ  ?

La dame me regarde arriver. Je ralentis sans le faire exprès et viens finalement me cacher dans les jambes d’Aya. Elle baisse les yeux vers moi. On dirait que je l’ai surprise. Elle relève la tête vers la dame qui lui répond.

— Oui.

— Mais c’est hyper risquĂ© ! Un Ă©chantillon de sang ? Tu veux que je fasse comment, au juste ?

Ma question sort toute seule.

— C’est quoi un “nez chantillon” ?

Aya et la dame me regardent de nouveau. Je crois que j’ai dit une bêtise.

— Je t’expliquerai plus tard.

Aya me prend la main. Elle n’a pas l’air de vouloir rester là.

— On en reparle, Iko. Informe Peter… et surtout Barwane. Si on doit immobiliser un de ces machins, on va avoir besoin de lui.


Maman a joué avec moi jusqu’à ce qu’on doive retourner dans le dortoir. Et pourtant, je sais qu’elle aime pas jouer à la poupée. Mais je crois qu’elle préfère jouer à la poupée que jouer au Papa et à la Maman avec Peter. Ils étaient vraiment très rouges tous les deux, la dernière fois.

Je suis devant la porte du dortoir avec Aya. J’ai pas envie d’y entrer. Les volets sont fermés, alors on ne voit pas les éclairs, mais j’entends l’orage. J’ai peur. Je veux pas rester dans le noir. Pas juste avec les autres enfants. Aya me pousse doucement vers mon lit. Je fais tout pour reculer. Je serre sa main plus fort aussi. Elle se baisse à ma hauteur.

— Eve ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

L’orage. Il est tout près. Ça fait du bruit. Ça fait tout trembler. Je ferme les yeux. J’ai mis mes mains sur mes oreilles.

Je sens les bras d’Aya m’entourer. Je me laisse faire. Elle demande quelque chose à quelqu’un. Je sens que sa gorge bouge, mais je n’écoute pas ce qu’elle dit. J’essaie de ne rien entendre du tout. Il y a trop d’orage. Trop de bruit.

Je sens qu’on me soulève. J’ouvre les yeux sans le faire exprès. C’est Aya qui me porte. Elle s’éloigne du dortoir.


On est dans sa chambre. C’est la deuxième fois que je viens. Mais cette fois, je n’ai pas envie d’explorer. Il y a toujours l'orage qui gronde, qui grogne comme un chien méchant. Qui me fait peur.

Aya m’a fait asseoir sur son lit. Elle m’y rejoint et me pousse pour que je m’allonge.

— Dors. Tu n’as rien à craindre. On est à l’abri à l’intérieur.

Je sais qu’elle a raison. Mais je m’approche quand même d’elle. J’ai envie de l’appeler “maman”, mais je ne suis pas sûre qu’elle va aimer. Alors je tire juste sur son vêtement pour qu’elle me prenne dans ses bras. Et elle le fait. Elle est toute chaude. Elle me caresse aussi les cheveux. C’est agréable.

Aya aussi vient de sursauter. L’orage est tout près, tout près. C’est si fort que je n’ai même pas entendu ce que vient de dire Aya. Elle me serre un peu plus contre elle.

— T’inquiète, t’inquiète… Ça fait beaucoup de bruit, mais au final, ce n’est que de l’électricité statique. Ça finira par s’arrêter.

Ma question sort toute seule, encore.

— LĂ©lĂ©tricitĂ© tactique ?

— Électricité statique. Maintenant dors. Il est tard. Je t’expliquerai demain.

Je fais “oui” de la tête contre son buste. J’entends son cœur qui bat. J’aime bien ce bruit. J’ai l’impression que l’orage s’est éloigné.




























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