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Elinor![]() Spectacles![]() ![]() ![]() La Mésaventure d’une future reine(par Faucheuse)Les genoux de Melia s’écrasèrent dans la boue humide. Elle se releva aussitôt et tambourina à la porte qui se refermait. Au bout d’une minute, la jeune fille se fit une raison. Elle n’allait pas pouvoir se régaler des douceurs sucrées, spécialité du Buffle Gourmand. Melia remonta sa capuche sur sa tête pour se protéger de l’averse et resserra sa cape contre elle. Grelottant dans le froid nocturne et la robe tâchée, elle serra les poings et jura à Koz, l’astre bleuté, que cet affront ne resterait pas impuni. Son père ferait décapité ce tavernier, c’était certain.
Mais pour l’heure, le hameau silencieux et si éloigné du manoir ne lui procurerait nulle assistance. Ne pouvant se résoudre à ne rien faire, elle décida de s’aventurer sur le chemin obscur qui s’éloignait au travers d’un bois sombre. Melia arracha une torche à l’entrée du village avant de plonger dans l’inconnu. Sa grande sœur lui avait promis un festin plus grand qu’elle n’en avait connu jusqu’alors… Le propriétaire des lieux l’avait expulsé dès lors qu’il avait vu son visage juvénile.
Une interdiction aux enfants… Elle trouvait cela parfaitement absurde. D’un autre côté, Layena lui avait assuré qu’ils étaient connus de tous, que l’argent n’était même pas requis pour eux. Elle se maudit d’avoir cru à ces vils mensonges. La voilà qui errait désormais seule, à plusieurs lieues de la demeure familiale. Avec un peu de chance, une carriole tardive passerait et lui permettrait de rentrer saine et sauve. Après ce qu’il lui semblait être des heures, au vu de la douleur qui parasitait sa marche, elle entendit un rire enfantin.
Melia regarda en tous sens. Se pouvait-il qu’il se trouve une famille vivant dans ces bois. Cela semblait improbable, mais si cela s’avérait vrai, elle pourrait peut-être demander l’hospitalité et attendre le jour pour rentrer. Bien que hardie, elle n’osait imaginer ce qui arriverait si elle tombait sur une meute de loups, voire de harpies. Ces dernières ne seraient sans doute impressionnées ni par la flamme de sa torche, ni par la courtesse de la dague runique cachée dans sa ceinture. Si elle était honnête avec elle-même, elle admettrait que cet artefact représentait la seule source de son courage.
La jeune fille pesa le pour et le contre de ses deux options et décida d’au moins tenter de trouver la source des rires, s’éloignant du chemin de terre. Après de nombreuses minutes, un souffle glacial lui frappa le visage, la flamme de sa torche se courbant au passage. Le souffle suivant, bien plus fort, eut raison de la source de son éclairage. Elle n’avait dès lors plus d’alternative. Retrouver le chemin dans l’obscurité était impensable. Il ne lui restait plus qu’à avancer. Melia murmura une prière à Safra, la déesse des âmes perdues.
Elle commençait à se sentir stupide. Qui pouvait se cacher dans des bois, si ce n’est quelques sorcières ou vampires ? Qu’avait-elle espéré trouvé déjà ? Un endroit où dormir ? La maisonnette dont les contours se dessinaient à peine dans la nuit semblait lugubre. Il ne faisait aucun doute que ce n’était pas un lieu pour elle. Mais la nuit pluvieuse ne l’enchantait pas davantage. Une faible lueur s’échappait par une fenêtre. La jeune fille se risqua à jeter un œil. Deux enfants se changeaient au pied d’une cheminée allumée. Visiblement, ils venaient de jouer dehors.
Elle se demanda quel genre de parents laissaient leurs enfants jouer dehors par ce temps et à cette heure… Peu importait. Une belle femme aidait la fille à s’habiller tandis qu’elle laissait le garçon, apparemment plus âgé, se débrouiller. Près d’eux, sur une table, le repas était servi, fort appétissant. Au moment où la mère de famille se tourna vers la fenêtre, Melia se cacha et s’immobilisa, priant ne pas avoir été vue. Peine perdue. La porte d’entrée s’ouvrit et une voix douce l’appela.
— Ne reste pas cachĂ©e, jeune fille. Tu vas mourir par ce froid. Viens manger et te rĂ©chauffer.
Melia réfléchit un long moment, se demandant que faire. Finalement, lorsque son ventre gronda, elle se résolut à succomber à la tentation. Finalement, sa sœur ne s’était pas trompée. Un régal l’avait attendu.
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