12 AnĂĽil 4752

La magie, la magie, la magie, ils n’ont que ça Ă  la bouche, ces abrutis !

Non seulement ils ne semblent vivre que par cette dernière mais en plus ils font de manière totalement catastrophique !

Ces thurifĂ©raires de l’art magique oublient Ă  chaque fois deux choses extrĂŞmement importantes pour l’utilisation de cette dernière :

la première consiste en ce que la magie est une affaire de visualisation, et non de pure expression ; la seconde quant Ă  elle repose sur le fait que les premiers Ă©lĂ©ments ayant Ă©tĂ© dĂ©couverts de nature magique l’ont Ă©tĂ© grâces aux mathĂ©matiques, aux nombres (et surtout au nombre dis irrĂ©els).

Leur pratique de la magie, de ce que l’on peut en voir dans la vie de tous les jours, ne semble alors n’être qu’une succession de micros-ratages et de rattrapages quant à l’utilisation de formules magiques ainsi qu’une autre succession (parfois concomitante) d’un impressionnant plantage en ce qui concerne l’alchimie et l’herboristerie magique.

Concernant la visualisation en ce qui touche le domaine magique, j’aime bien me rĂ©fĂ©rer Ă  ce qu’un humain venu d’un autre monde avait posĂ© sur papier il y a une centaine d’annĂ©es avant de disparaĂ®tre mystĂ©rieusement : « entend, ressent, pense ».

Ce triptyque est intéressant en cela que cela fait revenir la magie sur le plan matériel et sensoriel tout en n’excluant pas l’aspect spirituel et mental de celle-ci. Mes amis et moi le trouvons particulièrement intéressant car il permet à présent de faire quelque chose qui était inimaginable il y a encore près de 200 ans, le fait d’utiliser la magie sans verbalisation.

Cette possibilité ouverte grâce à ce triptyque est à cet être humain risque de bouleverser pas mal de choses dans la conduite du monde d’ici une trentaine d’années.

D’ailleurs, puisqu’il est question de bouleversements, je pense que notre récente découverte dans les ruines d’une ville plutôt récente mais détruite mystérieusement la provoquait des remous dans le monde entier concernant le phénomène de la Phase.

— Ce phĂ©nomène en question (rien que de l’imaginer alors que j’écris ces mots me fais frissonner) consiste en une sorte de dĂ©formation (non encore comprise actuellement) de l’espace-temps dans une zone prĂ©cise et restreinte et ce sans que la magie ne semble avoir quoi que ce soit Ă  faire dedans, ce qui est une anomalie absolument totale au vu de comment fonctionne notre monde. Il est similaire Ă  ce que l’humain nommait dans son monde les « sĂ©ismes » (chose qui nous est inconnue dans notre galaxie) en ce qui concerne le niveau d’imprĂ©visibilitĂ© et de destruction de ces derniers.

Depuis que cela semble exister sur la planète énormément de mouvements de population et d’êtres vivants se font et se refont au fur et à mesure de la survenance de ce dernier.

Malgré le fait que ce phénomène semble cyclique absolument personne sur la planète d’un encore plus déterminé une quelconque logique à ce dernier.

Je continuerai plus tard ce journal, on m’appelle au-dehors à des fins d’observation.

13 AnĂĽil 4752.

Mon groupe et moi avons fait une dĂ©couverte bien plus importante que ce Ă  quoi on s’attendait de prime abord !

Alors que nous explorions diverses petites mines étonnamment regroupées près d’un volcan éteint depuis très longtemps ma compagne de route et moi-même sommes tombé sur une sorte de grotte cachée, recouverte d’étranges inscriptions faisant penser à une langue mentionnée dans d’anciens textes non encore complètement déchiffrés.

Presque au fond de cette grotte nous sommes tombĂ©s sur une sorte de grand autel avec de sublimes gravures tout autour de la salle et sur ce dernier ; mais ce qui Ă©tait le plus troublant dans cette situation (et qui nous a fait immĂ©diatement avertir le haut conseil en charge des affaires passĂ©es et mystĂ©rieuses) Ă©tait que sur cet autel deux journaux Ă©taient prĂ©sents :

le premier semblait très ancien de prime abord (et il l’était effectivement) mais contenait des Ă©lĂ©ments de vie qui nous a fait questionner sur la mentalitĂ© de la personne ayant Ă©crit ; en effet absolument rien de ce qu’il avait pu noter dans ce journal ne correspondait Ă  nos connaissances sur le passĂ© proche et lointain (mĂŞme si sur ce dernier, du fait de la « grande Ă©clipse », nous n’en savons pas grand-chose et les artĂ©facts que nous retrouvons sont souvent bien trop endommagĂ©s voir pervertis et/ou corrompus) ; le second journal Ă©tait dans un Ă©tat de conservation admirable, comme si le papier avait Ă©tĂ© enchantĂ© par une magie de protection temporelle (une sorte de « capsule temporelle », Ă  l’image de ce que l’on a pu retrouver dans de vieux Ă©crits et l’être humain voyageurs a eu le temps d’expliquer lors de son court sĂ©jour).

Dans ce journal ressemblant plus Ă  un carnet de bord quelque chose nous a tous frappĂ©s Ă  partir de la page 120 : l’écriture changeait totalement pour correspondre non seulement Ă  la mienne mais Ă  celle des autres membres de mon groupe !

Qui plus est, en lisant un tout petit peu la suite de ce journal, nous avons remarqué qu’il faisait référence à des événements qui ne s’étaient pas encore visiblement déroulés dans notre temporalité…

cela nous a poussé notre groupe et moi à ne pas le lire plus en avant, à le refermer grâce à un cadenas magique et à partir rapidement de la zone afin non seulement de rapporter nos très étranges découvertes au haut conseil mais aussi de quitter la zone purement et simplement car plusieurs de nos vêtements semblent subir des déformations, ces déformations étant un des préludes principaux au phénomène de la Phase dont je parlais plus haut.