“Mamiiiiiiiiiiie ?!
— Oui mon lapin?
— Pourquoi les deux pieds ils nous aiment pas?
— Ah… C’est une bonne question… Je n’ai pas vraiment de réponse à te fournir…
— Mais si y mettent tous ces pièges et qu’ils essaient de nous tuer, y bien un raison non?! J’veux dire… Ils nous détestent pas juste comme ça, sans raison. Non?
— Je crois… Je crois qu’ils ont peur de nous. Peur des infectés. Ces pauvres âmes ne savent plus ce qu’elles font, elles ne sont pas vraiment responsables, nous ne sommes pas responsables des attaques qu’elles commettent mais… Les deux pieds semblent le croire.”
La petite boule de poil alla se blottir au creux de la doyenne.
“On est des indésirables?
— Qui t’as mis une idée pareille en tête?!
— Y en a un qu’à dit ça la dernière fois.
— On est pas des indésirables. Certains sont amenés à le croire à cause des rares fois où l’un des nôtres est allé chaparder une poule ou deux en temps de disette. Mais nous ne sommes pas des indésirables! Enfonce toi bien dans le crâne que, sans nous, les forêts et les campagnes seraient envahi par les insectes, les rongeurs et autres cadavres. C’est parce que nous les mangeons que la forêt est aussi resplendissante! Si quelqu’un dit qu’on est indésirable c’est qu’il en est lui-même un.
— Alors les deux pieds sont des indésirables?
— Oui… Non… C’est plus compliqué que ça… Je pense que les deux pieds ne se rendent pas compte de la souffrance qu’ils causent autour d’eux, qu’ils ne la voient. Je ne vois pas d’autre explication à leur comportement.”
La renardelle regarda avec peine la pâte de sa grand-mère prise dans les dents d’acier.
“ça fait mal?
— Un peu.
— Je peux rien faire?
— Je crains que non, mon lapin.”
La jeune renarde fondit en larme au creux de l’ancienne.
Au petit matin, un groupe de deux pieds arriva et trouva la victime haletante, la patte à moitié rongée. L’un d’eux décida d'abréger ses souffrances.
