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Ellumyne![]() Spectacles![]() ![]() ![]() Manoir hanté(par Awoken)Notre histoire se passe dans un pays sombre, très sombre. Dans une forêt sombre, très sombre, il y avait un manoir sombre, très sombre. Dans ce manoir sombre, très sombre, vivaient des silhouettes, des ombres, des âmes, toutes sombres, très sombres.
Notre histoire suis une femme, lumineuse. Tout ce qu’elle voyait lui semblait aussi lumineux qu’elle et, si elle les observait assez longtemps, elles le devenaient. Elle n'avait pas conscience de son don, bien sûr, mais son entourage si. Son patron qui était le directeur d’une agence d’exorcisme usait d’elle dans les cas les plus obscurs. Le manoir cité plus haut était, disait-on, le plus hanté au monde. Une affaire pour elle, donc. Il l’avait fait appeler, par un matin pluvieux. Aussitôt qu’elle était entrée dans son bureau, celui-ci lui avait semblé moins terne, les plantes avaient repris du poil de la bête, la peau de tigre au sol avait repris du lustre... Le jeune femme s’étais plantée au milieu de la pièce, solaire, au garde à vous. Il lui avait donné son ordre de mission. Après avoir accepté, elle est ressortie. Les plantes semblaient de nouveau assoiffées et le temps n’avait jamais paru aussi maussade.
L’exorciste, dès sa mission reçue, se mit en route. Elle grimpa dans sa petite voiturette de fonction qui prit une allure cosy et se rendit sur les lieux.
Petit point de clarté aux milieux des ombres menaçantes de la forêt, l’auto avança sans hésiter. Le premier problème survint au milieu du chemin, un pneu crevé. Le jeune femme parvint sans mal à s’arrêter et changea la roue sans faire attention aux cris lointains d’un loup affamé. Elle reprit rapidement son trajet et arriva enfin aux pieds de la sombre, très sombre bâtisse.
D’aucun auraient eu des frissons dans le dos en voyant la haute silhouette du manoir se dresser devant eux, avec ses tours à demi en ruine, ses portes mangées par le lierre et ses pierres par le temps. Céleste, car c’était son nom, elle, y voyait une charmante maison qui avait dû abriter bien des fêtes et des rires. Sans plus de cérémonie, elle attrapa son nécessaire d’exorcisme dans le coffre et poussa les lourds battants rongés d’humidité. Evidemment, ils émirent un bruit strident à réveiller les morts. La jeune femme sortit de quoi huiler les gonds et, après quelques soins, la porte tourna sans faire le moindre bruit. A l'intérieur, la lumineuse exorciste, tout sourire, entre dans un hall aux couleurs passées. l’escalier central était fissuré et les fenêtres ayant été calfeutrées, on y voyait pas grand chose. Au grand damn des créatures de l’ombre qui se terraient là , Céleste dégagea les huisseries, laissant entrer un soleil froid qui se refléta sur elle, acquérant sa chaleur et la distribuant à toute la pièce. Tout parut moins sordide. Un fantôme choisit ce moment pour passer à travers la jeune fille, la faisant frissonner.
“Dites-donc vous ! Qui vous a demandé d’ouvrir ? — Personne, mais cet endroit en avait besoin, et d’un peu de ménage aussi.” Dit en en passant un doigt sur un meuble, ramassant une épaisse quantité de poussière. “Et est-ce que je viens chez vous pour faire des commentaires sur le ménage moi ?! Non ! Alors foutez-nous la paix ! — Nous ? — Ben oui, c’est un manoir ici, y a de la place, je vais pas vivre ici tout seul quand même ! — Oui, ça serait triste. — Je vous le fais pas dire ! Mais qui vous a permis d’entrer d’ailleurs ? C’est une propriété privée ici ! — Oh, je ne fais que passer… — Ouais… Ils disent tous ça… Tous des hippies…”
Céleste ne prêta pas plus attention aux bougonnements du spectre et se concentra sur sa mission. Elle lui balança quelques gouttes d’eau bénite (qui lui passèrent au travers) et continua son chemin. Elle monta à l’étage et entreprit de visiter chaque pièce pour en ouvrir les fenêtres, histoire d’aérer un peu les lieux. Dans la troisième salle qu’elle visita, elle tomba sur un squelette en train de lire dans son bain. Il hurla. Elle ferma la porte aussitôt, rouge comme une pivoine. Elle continua quelque peu avant de tomber sur une pièce vide. Enfin, presque vide. Au milieu, seul, se trouvait un coffre. Un vieux coffre. Il possédait quatre pieds en forme de pieds humains auxquels on avait mis des chaussettes rayées multicolores. Des ronflements émanaient du coffre. Céleste s’approcha et, pensant qu’il y avait quelqu’un à l'intérieur, elle l’ouvrit. Il n’y avait rien dedans, rien qu’une langue baveuse qui se mit à bouger en même temps que les ronflements avaient cessé. Surprise, l’exorciste eut un mouvement de recul. Le coffre se referma et fixa des yeux noirs sur elle. Il l’observa un moment. Elle, décida de reculer, elle n’avait jamais vu de manifestation pareille et n’aimait pas ça. Le meuble, après l’avoir bien observé, fonça sur elle en jappant et la fit tomber à la renverse avant de commencer à lui lécher le visage. Devant ce comportement, Céleste déduisit qu’il n’était pas dangereux et décida de le laisser tranquille. Elle continua sa ronde, le coffre sur les talons. Visiblement il ne la lâcherai pas. Elle fit le tour du manoir sans rien trouver d’autre. Une fois revenue au hall, elle retrouva le fantôme qui l’attendait d’un drap ferme en compagnie du squelette, rouge de honte. Il lui fit comprendre qu’ils ne voulaient pas d’elle ici et qu’elle devait partir, que si elle n’avait vu personne d’autre c’était parce qu’elle faisait peur à tous les résidents et puis c’est vrai quoi, on pouvait plus vivre son après vie tranquille… Penaude, elle décida de partir et de revenir plus tard avec de meilleurs moyens. Le coffre la suivit, il l’avait adopté.
Céleste revint plusieurs fois au manoir. Petit à petit, elle finit par se prendre d’affection pour l’édifice et ses occupants et décida finalement de s’y installer avec son coffre. De ce que je sais, elle y est toujours. |