– Qu'est-ce que vous vendez?
— Ă€ vous? Rien.
— Et aux autres?
— Des choses qui ne vous regardent pas. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, il me faut fermer boutique…
— DĂ©jĂ ? Mais la journĂ©e commence Ă peine!
— Brillante observation! Apprenez donc que mon commerce est nocturne, pour l'essentiel, et par consĂ©quent ce magasin est d'ores et dĂ©jĂ ouvert bien tardivement…
— Vous ĂŞtes sĂ»re que ce n'est pas une excuse pour vous dĂ©barrasser de nous?
— Je n'oserai pas, voyons.
— Dans ce cas, j'imagine que vous n'oserez pas non plus plier bagages d'ici ce soir, lorsque nous reviendront aux heures d'ouvertures. N'est-ce pas?
— Je serai lĂ . Mais je n'aurais toujours rien Ă vous vendre.
— Et si nous, nous avions quelque chose Ă vendre? Ou Ă troquer? Ça ne vous intĂ©resserait pas, mĂŞme un petit peu?
— Si, bien sĂ»r. Mais pas avec vous.
— Il y a pourtant de quoi faire des affaires…
— Alors allez les faire ailleurs.
— Haaaa…. Vous n'ĂŞtes pas bien coopĂ©rative…
— …
— Je pourrais faire en sorte que vous soyez arrĂŞtĂ©e, vous savez?
— Des menaces, maintenant?
— Je prĂ©fère le terme "Ă©ventualitĂ©s". Mais je suis ouvert Ă tous les termes.
— Ah oui? Donc il n'y a vraiment qu'avec "Non" que ça ne veut pas rentrer?
— Je disais donc… Je pourrais vous faire emprisonner. Sans le moindre souci.
— Allez-y. Je serai sortie dans la journĂ©e. Et ensuite c'est vous qui aurez la garde au cul.
— Mais nous aurons eu tout le temps de retourner votre boutique de fond en comble entre-temps.
— D'accord, et ensuite?
— Quoi, "ensuite"?
— Oui, ensuite. Une fois que vous aurez mis Ă sac mon comptoir, sans trouver ce que vous cherchiez, qu'est-ce que vous allez faire? Partir avec la caisse? C'est pour mon assurance. J'aimerais savoir en avance quoi dĂ©clarer sur le PV.