“On est où ?
— Aucune idée… Question plus importante, comment on est arrivé là ?
— Alors ça…”
Les deux hommes se mirent à déambuler dans l’espace noir sans rien chercher de précis. Ils étaient dans une pièce noire du sol au plafond, les murs couverts de miroirs déformants. Aucune porte, aucune ouverture, aucun renfoncement ne semblait permettre la sortie.
Le deuxième homme à avoir parlé se mit à chantonner pour lui-même une chanson que son compagnon trouva familière.
“Tu chantes quoi ?
— Hein ? Ah ! Mégalomania d’Undertale. Tu connais ?
— De nom… Et de par cette musique aussi… T’arrives à y comprendre quelque chose toi ?
— A Undertale ?
— Mais non, crétin ! A cette situation, à cet endroit.
— Nope. J’arrive déjà pas à comprendre comment des photos peuvent bouger… Alors le reste…
— Des… Des photos ?
— Ben oui, c’est bien ça qui est accroché aux murs, non ?!
— Ce sont… Des miroirs… Des miroirs déformants…
— Hah ! C’te blague ! Je ressemble pas à ça !” dit-il en pointant un miroir où il se trouvait ramassé sur lui-même à l’image d’un crapaud. “Je sais à quoi je ressemble, et c'est certainement pas à cette horreur !
— Qu’est-ce que t’as pas compris dans “déformant” ?... Laisse tomber…”
Le premier homme commença à décrocher les miroirs. Derrière chacun d’eux se trouvait un mot. Mis ensembles, cela donnait:
L’homme est amer avec le monde mais montre de l’égard envers lui-même. Il mine le monde magnifique qui ne demande qu’à être aimé.
“Qu’est-ce que ça veut dire ?
— Qu’on est des putains d’égoïstes.
— C’est pas vrai, si c’était le cas, je donnerais pas de l’argent aux pauvres.
— Tu as une raison pour leur en donner?
— Ben…
— Tu leur en donnes parce que ça te fait te sentir supérieur et que c’est bon pour ton amour propre !
— Y a quoi de mal à ça ?
— Rien… Sauf quand on s’en vante à tout bout de champ.
— J’vois toujours pas…
— Moi, si… Mais tu es bien trop imbue de toi-même pour le comprendre.
— Qu’est-ce que ça veut dire ?
— Que tu ne pourras jamais voir le mal que tu peux faire aux autres…”
Sans même lui laisser le temps de répondre, le premier homme pressa un bouton et disparut par une trappe dans le sol.
“Bah ! Il reviendra quand il verra qu’il n’y a pas mieux que moi…”
